Première partie — Les bases théoriques de l’individualisme anarchiste.
1. Esquisses du Milieu Social, L’Autorité néfaste.
- Le milieu social.
- La course à l’apparence.
- La complexité du problème humain.
- A qui ce livre n’est pas destiné.
- A qui s’adresse cet ouvrage.
- Notre position.
1. LA SOCIÉTÉ ACTUELLE
- Tableau de la société.
- La course à l’apparence.
- Complexité du « problème humain ».
- Les deux attitudes.
- A qui s’adresse cet ouvrage.
1) Le milieu social
Un chaos d’êtres, de faits et d’idées ; une lutte désordonnée, âpre, sans merci, un mensonge perpétuel ; une roue qui tourne aveuglément, juchant un jour celui-ci au pinacle et le lendemain l’écrasant sans pitié.
Une masse, riches et pauvres, esclaves de préjugés séculaires, héréditaires, les uns parce qu’ils y trouvent leur intérêt, les autres parce qu’ils sont plongés dans l’ignorance ou n’en veulent point sortir ; une multitude dont le culte est l’argent et l’aboutissant l’homme enrichi ; une foule abrutie par les préjugés, le système d’enseignement, une existence artificielle, l’abus de l’alcool ou l’usage des aliments falsifiés ; la cohue des dégénérés d’en haut et des dégénérés d’en bas, sans aspirations profondes, sans autre but que celui de « parvenir » ou de « se la couler douce ». Un provisoire qui menace sans cesse de se transformer en définitif et un définitif qui menace de n’être jamais qu’un provisoire. Des vies qui mentent aux convictions affichées et des convictions qui servent de tremplin aux ambitions louches. Des libres-penseurs qui se révèlent plus cléricaux que les cléricaux et des dévots qui se découvrent de grossiers matérialistes. Du superficiel qui voudrait passer pour du profond et du profond qui ne parvient pas à se faire prendre au sérieux.
Tableau vivant de la Société, cependant mille fois au-dessous de la réalité ! Pourquoi ? Parce que sur chaque visage un masque est plaqué ; parce que nul ne se préoccupe d’être, parce que tous aspirent uniquement à paraître. Paraître, voilà l’idéal suprême, et, si l’on désire si goulûment l’aisance ou la richesse, c’est afin de pouvoir paraître, puisqu’en les temps actuels, l’argent seul permet de faire figure !
[1. Tableau de la société.]
Un chaos d’êtres, de faits et d’idées, une lutte désordonnée, âpre, sans merci, un mensonge perpétuel, une roue qui tourne aveuglément, juchant un jour celui-ci au pinacle et le lendemain l’écrasant sans pitié, autant d’images qui pourraient dépeindre ce qu’est la société actuelle, si toutefois elle pouvait se dépeindre. Le pinceau du plus grand des peintres et la plume du plus grand des écrivains se briseraient comme verre si on les employait à traduire même un écho lointain du tumulte et de la mêlée que représente le choc des appétits, des aspirations, des haines et des dévouements qui heurtent et mêlent les différentes catégories entre lesquelles se répartissent les hommes.
Qui exprimera jamais exactement la bataille inachevée que se livrent les intérêts particuliers et les besoins collectifs ? les sentiments des individus et les logiques des généralités ? Tout cela constitue la société actuelle et tout cela ne suffit pas à la décrire. Une minorité qui possède la faculté de faire produire et consommer ou la possibilité d’exister à titre parasitaire, sous mille formes diverses : propriété foncière ou mobilière, capital-outils et capital-argent, capital enseignement et capital-éducation.
En regard, une majorité immense, qui ne possède rien, sinon ses bras ou son cerveau ou autres organes productifs, qu’elle est contrainte de louer, affermer ou prostituer, non seulement pour se procurer de quoi ne pas mourir de faim, mais encore afin de permettre à un petit nombre détenteur de la puissance propriété ou valeur d’échange, de vivre, à ses dépens, plus ou moins grassement. Une masse, riches et pauvres, esclaves de préjugés séculaires, héréditaires, les uns parce qu’ils y trouvent leur intérêt, les autres parce qu’ils sont plongés dans l’ignorance ou n’en veulent point sortir; une multitude dont le culte est l’argent et le prototype l’homme enrichi ; une foule abrutie par l’abus de l’alcool ou par celui de la débauche; la cohue des dégénérés d’en haut et des dégénérés d’en bas, sans aspirations profondes, sans autre but que celui de parvenir à une situation de jouissance et d’aise, quitte à broyer, s’il le faut, les amis d’hier, devenus les piétinés d’aujourd’hui.
Un provisoire qui menace sans cesse de se transformer en définitif et un définitif qui menace de n’être jamais qu’un provisoire. Des vies qui mentent aux convictions affichées et des convictions qui servent de tremplin aux ambitions louches. Des libres-penseurs qui se révèlent plus cléricaux que les cléricaux et des dévôts qui se découvrent de grossiers matérialistes. Du superficiel qui voudrait passer pour du profond et du profond qui ne parvient pas à se faire prendre au sérieux. Répéter que tout cela c’est le tableau vivant de la société nul n’y contredire. et il n’est cependant personne sachant réfléchir qui ne s’aperçoive que la peinture est mille fois au-dessous de la réalité. Pourquoi ? Parce que sur chaque visage un masque est plaqué; parce que nul ne se préoccupe d’être, parce que tous aspirent uniquement à paraître. Paraître, voilà l’idéal suprême, et si l’on désire si goûlument l’aisance ou la richesse, c’est afin de pouvoir paraître puisqu’en les temps actuels, l’argent seul permet de faire figure.
2) La course à l’apparence.
Cette manie, cette passion, cette course à l’apparence, à ce qui peut la procurer, elle dévore le plus riche comme le vagabond, le plus instruit comme l’illettré. L’ouvrier qui médit du contremaître souhaite de le devenir à son tour ; le négociant qui évalue si haut son honneur commercial ne regarde pas à passer des marchés fort peu honorables ; le petit boutiquier, membre des comités électoraux patriotes et nationalistes s’empresse de transmettre ses commandes aux fabricants étranger, dès qu’il y trouve son profit ; le député socialiste, avocat du prolétariat miséreux, entassé dans les parties empuanties de la ville, villégiature dans un château ou habite dans les quartiers aisés de la cité, où l’air s’épand, abondant et pur ; le révolutionnaire, qui criait à la persécution et qui s’efforçait d’émouvoir les cœurs sensibles quand la bourgeoisie, tenant en mains le timon de l’Etat, le traquait, l’emprisonnait, lui niait la liberté de parler et d’écrire, nous le retrouvons une fois qu’il s’est emparé du pouvoir et juché sur le siège dictatorial, aussi tracassier, aussi inquisiteur, aussi intolérant, aussi cruel — davantage parfois — que ceux dont il a pris la place. Le libre-penseur se marie encore volontiers à l’église et y fait souvent baptiser ses enfants. Ce n’est que quand le gouvernement est bien disposé que le religieux ose afficher ses idées et encore se tait-il là où il est bien porté de ridiculiser la religion. Où donc trouver la sincérité ? Partout s’étend la gangrène. Nous la rencontrons au sein de la famille où souvent père, mère, enfants se haïssent et se trompent tout en se disant qu’ils s’aiment, tout en faisant croire surtout qu’ils s’affectionnent. Nous la voyons à l’œuvre dans le couple où mari et femme, mal assortis, se trahissent sans oser rompre le lien qui les enchaîne, ou tout au moins sans s’expliquer franchement. Elle s’étale dans le groupement où chacun cherche à supplanter son voisin dans l’estime du président, du secrétaire ou du trésorier, en attendant de se hisser à leur place lorsqu’ils n’auront plus rien à en tirer. Elle abonde dans les actes de dévouement, les actions d’éclat, dans les conversations privées, dans les harangues officielles. Paraître ! paraître ! paraître : pur, désintéressé, généreux — quand on considère pureté, désintéressement, générosité comme de vaines sornettes ; — moral, honnête, vertueux, quand la probité, la vertu, la moralité sont le moindre souci de ceux qui les professent.
Où trouver quelqu’un qui échappe à la contagion ?
[2. La course à l’apparence.]
Cette manie, cette passion, cette course à l’apparence, à ce qui peut la procurer, elle dévore le plus riche, comme le vagabond, le plus instruit comme l’illettré. L’ouvrier qui médit du contremaître souhaite de le devenir à son tour; le négociant qui évalue à un coût sans égal son honneur commercial ne regarde pas à passer des marchés fort peu honorables; le petit boutiquier, membre des comités électoraux patriotes et nationalistes s’empresse de transmettre ses commandes aux fabricants étrangers, dès qu’il y trouve son profit ; le député socialiste, avocat du prolétariat miséreux, entassé dans les parties empuanties de‘ la ville, villégiature dans un château ou habite dans les quartiers aisés de la cité, où l’air s’épand, abondant et pur. Le libre-penseur se marie encore volontiers à l’église et y fait souvent baptiser ses enfants ; le religieux n’ose pas afficher ses idées parce qu’il est bien porté de ridiculiser la religion. Où donc trouver la sincérité. Partout s’étend la gangrène. Nous la rencontrons au sein de la famille où souvent père, mère, enfants se haïssent et se trompent tout en se disant qu’ils s’aiment, tout en faisant croire surtout qu’ils s’affectionnent. Nous la voyons à l’œuvre dans le couple où mari et femme, mal assortis, se trahissent sans oser rompre le lien qui les enchaîne. Elle s’étale dans le groupement où chacun cherche à supplanter son voisin dans l’estime du président, du secrétaire ou du trésorier, en attendant de se hisser à leur place lorsqu’ils n’auront plus rien à en tirer. Elle abonde dans les actes de dévouement, les actions d’éclat, dans les conversations privées, dans les harangues officielles. Paraître! Paraître ! paraître : pur, désintéressé, généreux — quand on considère pureté, désintéressement, générosité comme de vaines sornettes — moral honnête, vertueux — quand la probité, la vertu, la moralité sont le moindre souci de ceux qui les professent. —
Où trouver quelqu’un qui échappe à la corruption, qui consente à ne pas paraître ?
Nous ne prétendons pas n’en avoir jamais rencontré. Nous constatons que les personnes sincères, éminemment sincères sont rares. Nous affirmons que le nombre des êtres humains qui œuvrent de façon désintéressée est fort restreint. A tort ou à raison j’ai plus de respect pour l’individu qui m’avoue cyniquement vouloir jouir de la vie en profitant d’autrui que pour le bourgeois libéral et philanthrope, dont les lèvres résonnent de mots grandioses mais dont la fortune s’est édifiée sur l’exploitation dissimulée des malheureux.
3) La complexité du problème humain
On nous objectera que c’est traiter la question de trop haut, ou à un point de vue métaphysique, qu’il faut descendre sur le terrain des réalités ; que la réalité, la voici : c’est que la Société actuelle est le résultat humain d’un long processus historique, peut être à ses débuts, que l’humanité ou les différentes humanités en sont tout simplement à chercher ou à préparer leur voie, qu’elles tâtonnent, trébuchent, perdent leur chemin, le retrouvent, progressent, reculent, — qu’elles sont parfois secouées jusqu’à leur base par certaines crises, entraînées, lancées sur la route des destinées, pour ralentir ensuite leur marche ou battre la mesure sur place ; qu’en grattant un peu le poli, le vernis, la surface des civilisations contemporaines, on mettrait à nu les balbutiements, les enfantillages et les superstitions des préhistoriques, voire des anté-préhistoriques.
Se plaçant à un point de vue purement objectif, on nous dira : qu’ « actuelle » la « Société » englobe tous les êtres, toutes les aspirations, toutes les activités, — toutes les douleurs et toutes les souffrances aussi. Elle comprend les producteurs et les oisifs, les déshérités et les privilégiés, les sains et les mal portants, les sobres et les ivrognes, les croyants et les mécréants, les pires réactionnaires et les sectateurs des doctrines les plus invraisemblables. Elle se modifie, elle évolue, elle se transforme. Elle se détruit elle- même en de certains points, elle se régénère sur d’autres. Ici, elle est chaotique ; là, elle est ordonnée ; là-bas, elle est à la fois l’une et l’autre. Elle glorifie le dévouement, mais elle exalte l’intérêt, Elle est pour la paix, mais elle subit-la guerre. Elle est contre le désordre, mais elle accueille les révolutions. Elle s’en tient au fait établi, mais elle acquiert sans cesse de nouvelles connaissances. Elle hait tout ce qui dérange sa quiétude, mais elle suit volontiers ceux de ses enfants qui savent dissiper sa méfiance, ou éveiller sa curiosité par des promesses d’un genre ou d’un autre, ou endormir sa crainte du nouveau par l’appât d’un mirage. Elle maugrée contre les puissants, mais en fin de compte elle leur emboîte le pas, adopte leurs coutumes et règle ses opinions sur les leurs. Déchaînée par crise et portée aux pires excès, elle se retrouve naturellement vassale et serve dès que s’est dissipée la fumée des incendies. Elle est primesautière comme un enfant, sentimentale comme une jeune fille, hésitante comme un vieillard. Elle obéit aux instincts primordiaux, aux instincts qui guidaient les ancêtres lointains alors qu’il n’était pas de milieu social, — mais elle se plie à des disciplines rigoristes et à des règlements sévères. Elle exige que ceux qui la conduisent se sacrifient pour elle, mais elle ne regimbe pas quand ils l’exploitent. Elle est généreuse et avare. La rigidité des mœurs lui est insupportable, mais elle affiche la décence. Elle est pour le moindre effort, mais s’accommode du surmenage. Elle fuit la peine, mais danse sur les volcans. Elle est majoritaire, mais concède aux minorités. Elle se courbe devant les dictateurs, mais élève des statues à ceux qui les poignardent. Une mélodie mélancolique la jette dans les larmes, mais le battement d’un tambour réveille en le tréfonds de son être tout ce qui sommeillait, depuis des générations, de désirs de massacrer, de piller, de saccager en bande. Elle est cruelle et tendre, avare et prodigue, lâche et héroïque. Elle est un creuset où se rencontrent et fusionnent les éléments les plus disparates, les caractères les moins ressemblants, les énergies les plus contradictoires. Elle est une fournaise qui consume les activités corporelles et cérébrales de ses membres par pur plaisir de destruction. Elle est un champ toujours engraissé des acquis et des expériences des générations passées. Elle est comme une femme continuellement en état de grossesse et qui ignore de qui ou de quoi elle accouchera. Elle est la Société.
On nous concédera volontiers que tout n’est pas parfait dans la Société, mais n’est-ce pas le propre de ce qui est actuel d’être imparfait ? C’est par l’autorité qu’elle maintient les liens de solidarité qui unissent les hommes les uns aux autres — des liens parfois très lâches, mais on n’a point démontré encore que sans autorité il subsisterait de sociétés humaines. L’hypocrisie règne en maîtresse dans les rapports d’homme à homme, de milieu à milieu, de race à race ; mais on n’a point encore prouvé qu’elle ne constitue pas une nécessité voulue par la multiplicité des tempéraments humains, — un expédient instinctif destiné à amortir les chocs et à enlever un peu d’âpreté à la lutte pour la vie. Les conditions de la production et de la distribution des produits favorisent les privilégiés et maintiennent l’exploitation des non-privilégiés, mais il reste à examiner si dans les circonstances actuelles de la production industrielle, on pourrait, sans l’exploitation, obtenir du producteur le rendement nécessaire au fonctionnement économique des sociétés humaines ; — 2° si tout non-privilégié n’est pas en puissance un privilégié. c’est-à-dire n’aspire à supplanter ce dernier dans ses privilèges.
On nous objectera encore que c’est folie de chercher à découvrir, à établir la responsabilité de l’individu, qu’il est noyé, absorbé dans son environnement, que ces pensées reflètent les pensées et ses gestes les gestes de ceux qui l’entourent, — qu’il n’en peut être autrement et que si, du haut en bas de l’échelle sociale, l’aspiration c’est paraître et non être, la faute en est au stade actuel de l’évolution générale et non au constituant du milieu social, atome minuscule perdu, fondu, dans un agrégat formidable.
[3. Complexité du « problème humain ».]
On nous objectera que nous nous laissons entraîner par notre indignation; que rien ne prouve, tout d’abord, que notre colère ou nos invectives ne soient pas, elles aussi, une manière de paraître. Attention : ce qu’on trouvera dans ce livre ce sont des observations, des opinions, des thèses, il restera au lecteur à déterminer ce qu’elles valent. Les pages qui vont suivre ne sont point marquées au sceau de l’infaillibilité. Nous ne cherchons point à convertir qui que ce soit à notre point de vue. Nous avons constaté, noté, conclu et pas toujours encore. Notre but est d’amener à réfléchir ceux qui nous parcourent sous réserve d’admettre ou de rejeter ce qui ne cadre pas avec leurs propres conceptions.
On nous objectera encore que c’est traiter la question de trop haut, ou à un point de vue métaphysique, qu’il faut descendre sur le terrain des réalités concrètes; que la réalité, la voici: c’est que la société actuelle est le résultat d’un long processus historique, peut être à ses débuts, que l’humanité ou les différentes humanités en sont tout simplement à chercher ou a préparer leur voie, qu’elles tâtonnent, trébuchent, perdent leur chemin, le retrouvent, progressent, reculent, — qu’elles sont parfois secouées jusqu’à leur base par certaines crises, entraînées, lancées sur la route des destinées, pour ralentir ensuite leur marche ou battre la mesure sur place, — qu’en grattant un peu le poli, le vernis, la surface des civilisations contemporaines, on mettrait à nu les balbutiements, les enfantillages et les superstitions des préhistoriques. Qui le nie ? Nous convenons même que toutes ces choses rendent le « problème humain » singulièrement complexe.
On nous objectera enfin que c’est folie de chercher à découvrir, à établir la responsabilité de l’individu, qu’il est noyé, absorbé dans son environnement, que ses pensées reflètent les pensées et ses gestes, les gestes de ceux qui l’entourent, — qu’il n’en peut être autrement et que si, du haut en bas de l’échelle sociale, l’aspiration c’est paraître et non être, la faute en est au stade actuel de l’évolution générale et non à l’individu, au membre de la société, atome minuscule perdu dans un agrégat formidable.
4) A qui ce livre n’est pas destiné
Nous ne le nions pas. Nous sommes disposés à convenir que ces constatations rendent le problème humain singulièrement complexe, étrangement compliqué. On peut fort bien conclure qu’il n’y a rien à faire qu’à laisser se poursuivre lentement « l’inévitable évolution », à se courber lâchement devant les circonstances, à assister, passif, au défilé des évènements et admettre qu’en attendant mieux, tout est bien dans la meilleure des sociétés. Nos thèses, nos opinions, nos propositions n’intéresseront point ceux qui partagent cette façon de voir.
5) A qui s’adresse cet ouvrage.
Nous nous adressons donc ici à « ceux qui réfléchissent » ou sont « en voie de réfléchir ». — à ceux qui ne s’accommodent pas de l’apparence et que le stade actuel de l’évolution générale ne satisfait point. A ceux qui ont conscience de la domination qui les comprime, de l’exploitation qui les écrase. Nous écrivons aussi pour les curieux, les penseurs, les critiques, — ceux que ne contentent point les formules qui ne se laissent point discuter ou les solutions bouche-trous.
Nous ne nous adressons donc ni à ceux qui sont satisfaits ni à ceux qui ont là. foi. Nous nous adressons aux insatisfaits et à ceux qui doutent. Aux mécontents d’eux-mêmes, à ceux qui sentent que pèse sur eux le fardeau de centaines et de centaines de siècles de conventions et de préjugés ancestraux. A ceux qui ont soif de vie vraie, de liberté de gestes, d’activité réelle et qui ne rencontrent autour d’eux qu’insincérité, truquage, conformisme et servilité. A ceux qui voudraient se connaître davantage et plus intimement. Aux inquiets, aux tourmentés, aux chercheurs de sensations nouvelles, aux expérimentateurs de formules inédites de bonheur individuel. A ceux qui ne croient à rien de ce qui leur est démontré. Aux agités ; oui, aux agités, car je préfère l’onde qui bouillonne à l’eau stagnante. Les autres n’ont pas besoin de ce livre ; la Société les considère, tout le monde en dit du bien : ils sont les « satisfaits ». On pourrait nous faire remarquer que nous nous sommes laissés entraîner par notre indignation, que somme toute rien ne prouve que notre colère, nos invectives ne soient pas, elles aussi, une manière de paraître. Attention : ce qu’on trouvera dans ce livre, ce sont des observations, des opinions, des thèses, des indications, il restera au lecteur à déterminer ce qu’elles valent. Notre dessein est seulement d’amener ceux qui nous liront à penser plus profondément.
6) Notre position
Toutes les objections entendues, nous posons en thèse, que quiconque réfléchit, et considère attentivement les hommes et les choses, rencontre dans l’ensemble des manifestations sociales réunies sous le nom de « Société », une barrière à peu près infranchissable à la vie vraie, libre, individuelle, une barrière fondée sur un fait patent, indéniable : l’exercice de l’autorité. Cela suffit pour qu’il qualifie de mauvaise la société actuelle et qu’il en souhaite la disparition.
[4. Les deux attitudes / 5. A qui s’adresse cet ouvrage.]
Nous répondons franchement que nous n’entendons pas écrire pour tous les êtres qui constituent la société. Qu’on nous comprenne bien : nous nous adressons, répétons-le, à « ceux qui réfléchissent » ou « en voie de réfléchir », — à ceux qui s’impatientent d’être contraints d’attendre le grand nombre qui ne peut ou veut réfléchir, — à ceux qui ne s’accommodent pas de l’apparence et que le stade actuel de l’évolution générale ne satisfait point. Nous écrivons pour les curieux, pour les penseurs, pour les critiques, — pour ceux que ne contentent point les formules qui ne se laissent point discuter ou les solutions bouche—trous.
De deux choses l’une : Ou il n’y a rien à faire qu’à laisser se poursuivre lentement l’inévitable évolution, à se courber lâchement devant les circonstances, à assister, passif, au défilé des événements et admettre qu’en attendant mieux, tout est bien dans la meilleure des sociétés. — Nos thèses et nos opinions n’intéresseront point ceux qui partagent cette façon de voir. — Ou bien sans s’armer d’un optimisme exagéré, on peut s’écarter de la grande route, se retirer pour un moment sur une éminence, s’interroger, se sonder sur les racines de son propre malaise. Nous nous adressons à ceux que la société actuelle ne satisfait pas, — à ceux qui ont soif de vie vraie, d’activité réelle et qui ne rencontrent autour d’eux qu’artificiel et irréel. Il en est qui sont altérés d’harmonie et se demandent pourquoi, autour d’eux, abondent le désordre et les luttes fratricides. Ils trouveront peut-être dans le cours de ces pages, une réponse à leurs angoisses.
Concluons : l’esprit qui réfléchit et qui considère attentivement les hommes et les choses rencontre dans l’ensemble de faits qu’on nomme société, une barrière à peu près infranchissable à la vie vraie, libre, indépendante, individuelle. Cela suffit pour qu’il la qualifie de mauvaise et qu’il souhaite sa disparition. Il ne nous reste plus qu’a examiner si ce souhait est réalisable.
2. Les réformateurs et les transformateurs du milieu social.
- 7) La douleur universelle.
- 8) Réformateurs et transformateurs religieux.
- 9) L’expiation, le péché, le sacrifice.
- 10) L’aboutissant religieux.
- 11) L’idéal des réformateurs religieux.
- 12) Réformateurs et transformateurs légalitaires.
- 13) La loi et le « bon citoyen ».
- 14) Origine de la loi.
- 15) La loi dans son application.
- 16) L’idéal légalitaire.
- 17) Réformateurs et transformateurs économiques.
- 18) Les origines du socialisme. Les
- précurseurs socialistes.
- 19) Le fait économique.
- 20) Les divers aspects du socialisme.
- 21) Importance du socialisme.
- 22) Le syndicalisme.
- 23) L’organisation.
- 24) La dictature du prolétariat.
- 25) L’idéal socialiste.
2. LES RÉFORMATEURS DE LA SOCIETE
- On souffre moins parce que certains ont souffert davantage.
- Leurs illusions.
- Les réformateurs religieux et leurs idées. — Le croyant et le fait religieux.
- Les réformateurs légalitaires.
- D’où émane la loi.
- La loi dans la pratique.
- Le bon citoyen, l’état et le fait légal.
- Les réformateurs économiques.
- Origines du socialisme.
- Le fait économique.
- Différentes tendances socialistes.
- Des voix, non des hommes.
- Syndicalisme.
- L’idéal socialiste.
3. L’Anarchisme. L’individualisme antiautoritaire ou anarchiste. Ses aspirations.
26) L’anarchisme.
27) Définition : anarchie, anarchiste, anarchisme.
28) Origine de l’anarchisme.
29) L’anarchisme et la première Internationale.
30) Les anarchistes et la société.
31) L’individualisme anarchiste.
32) Le fait individuel.
33) Le domaine du « Moi ».
34) La pensée et l’œuvre individualiste.
35) Propriété du moyen de production et libre disposition du produit.
36) Les individualistes et le révolutionnarisme systématique.
37) Conditions d’existence et d’évolution de l’Individualiste.
38) « Notre » individualiste.
39) Les aspirations individualistes anarchistes.
3. LES ANARCHISTES ET LA SOCIETE
- Une lacune comblée.
- Anarchie, anarchiste, anarchisme, définitions étymologique.
- Les origines de l’anarchisme.
- L’anarchisme et l’Internationale.
- De déterminé à déterminant.
- L’anarchiste, l’individu conscient et la société anarchiste.
4. Les individualistes et les réformateurs du milieu social. La loi du progrès continu.
40) Dernières arguties des réformateurs religieux.
41) Mon athéisme.
42) Le contrat social.
43) Arguties des démocrates et des révolutionnaires de dictature.
44) Démocratie égale dictature.
45) Producteurs inutiles et consommations superflues.
46) La loi du progrès continu.
4. L’ANARCHISTE ET LES RÉFORMEURS DE LA SOCIÉTÉ
- Dernières arguties des réformateurs religieux.
- Le contrat social.
- Producteurs inutiles et besoins superflus.
- La solidarité.
- Réponse de l’ « anarchiste ». — Argument scientifique.
Deuxième partie — Les thèses pratiques de l’individualisme anarchiste.
5. Le Christianisme et les Individualistes. La tournure d’esprit païenne.
47) Le christianisme primitif.
48) Le fondateur du christianisme et son œuvre.
49) Saul de Tarse. L’influence grecque.
50) Une irrémédiable incompatibilité.
51) Le communisme des premiers chrétiens.
52) La tournure d’esprit païenne.
5. LES CHRÉTIENS ET LES ANARCHISTS
- Le christianisme primitif.
- Jésus.
- Un pont infranchissable.
- Anarchisme et christianisme sont inconciliables.
- Tolstoi et l’idée de la « non-résistance au mal par la violence ».
- L’anarchisme chrétien.
- Résistez.
6. L’Autorité, la Domination, l’Exploitation : Origine, Evolution, Aspects et Définitions.
53) Les individualistes anarchistes et l’autorité.
54) Que faut-il entendre par domination ? Qu’est-ce que l’autorité ?
55) L’exercice de l’autorité.
56) Origine et évolution de la domination.
57) Insuffisance de l’expression « domination de l’homme sur l’homme. »
58) Que faut-il entendre par exploitation ?
59) Esclavage et salariat.
60) L’exploiteur et l’exploité.
61) L’abolition de l’exploitation. L’exploitation corollaire de la domination.
62) Insuffisance de l’expression « exploitation de l’homme par l’homme . » Nouvelles définitions de l’exploitation.
63) Le cas de contribution ou rétribution volontaire. La caractéristique de l’exploitation.
64) Les exploités « volontaires. »
7. L’Individualisme anarchiste et le Communisme. L’idée de valeur. Les revendications individualistes dans le domaine économique.
65) Critique du communisme.
66) La mise et la prise au tas.
67) La possession du moyen de production et la libre disposition du produit.
68) Point de vue individualiste de l’association.
69) Le Producteur rationnel et la production rationalisée.
70) Le nivellement perpétuel.
71) La thèse individualiste dans le domaine économique.
72) Un point de vue individualiste de la valeur.
73) Valeur intrinsèque et Valeur mesurable.
74) La Valeur mesurable et le point de vue individualiste.
75) Définition actuelle de la Valeur mesurable.
76) Abolition de la Valeur mesurable.
77) L’abolition de la valeur mesurable et ses conséquences.
78) Les Bons de consommation.
79) Influence du Monopole et du Privilège dans la fixation actuelle de la valeur.
80) Une définition individualiste de la valeur.
81) Régulateurs de la valeur.
82) raison d’être de la valeur mesurable.
83) Divers étalons de la mesure de la valeur.
84) Autre opinion individualiste sur la valeur. Objections. Le rôle de la mentalité dans l’absence de contrainte.
85) L’être et l’avoir condition d’exercice de la réciprocité.
86) L’absence de réciprocité comme caractéristique de l’exploitation.
87) La libre disposition du produit et l’objection de l’accumulation.
88) Le contrat de travail.
89) Les revendications individualistes dans le domaine économique.
See Chapter 7
8. L’effort, le parasitisme, la joie de vivre. Les besoins factices.
90) Théorie de l’effort.
91) Les parasites.
92) Les inaptes à l’effort.
93) Les applications immédiates de l’effort.
94) Comment la vie est belle à vivre.
95) Le « moi » et la jouissance de vivre.
96) Qu’est-ce que vivre ?
97) Vivre pour vivre.
98) Jouir physiquement.
99) Les ancêtres. Le suicide.
100) Les vertus les « vices » la restriction des besoins.
101) L’éducation de la volonté.
102) La question des stimulants.
103) Anti-autoritarisme d’abord.
8. L’EFFORT ET LA JOIE DE VIVRE
Idée de l’effort. — Les parasites. — Les inaptes à l’effort. — La vie belle à vivre individuellement. — L’éducation de la volonté. — Us et non abus. — La joie de vivre.
9. Volonté de vivre et Volonté de se reproduire. La propagande individualiste.
104) La « volonté de se reproduire. »
105) Théorie de la propagande individualiste anarchiste.
106) La propagande vraie.
107) Les procédés et les résultats de la propagande individualiste.
108) Le péril médiocratique et les deux propagandes.
7. VOLONTÉ DE VIVRE ET VOLONTÉ DE SE REPRODUIRE
Volonté de vivre et lutte pour la vie. — Manifestations de la volonté de se reproduire. — L’individualiste est un type anormal. — La propagande. — L’individualiste bourgeois. — L’anarchiste-communiste.
10. L’Individualiste anarchiste comme réagisseur et comme réfractaire.
109) Théorie de la réaction individualiste au sein du milieu.
110) Persistance de la lutte contre l’uniformisme et le conformisme.
111) Réagir ou périr.
112) La vie et la Société.
113) L’individualiste considéré comme réfractaire.
114) L’attitude individualiste devant la science.
115) La famille, la patrie.
116) L’individualiste devant les contingences sociales.
117) La ruse comme arme défensive.
118) Aspects et résultats divers de l’attitude individualiste.
6. L’ANARCHISTE ENVISAGÉ COMME RÉAGISSANT CONTRE LA SOCIÉTÉ
- L’anarchisme comme vie et comme activité.
- La réaction au sein ou milieu.
- pas de lutte, pas de vie.
- Attitude de l’anarchiste dans la société actuelle.
9. L’ANARCHISTE ENVISAGÉ COMME RÉFRACTAIRE
- L’anarchiste et la science.
- L’anarchiste et l’amour.
- Amour libre et liberté sexuelle.
- L’anarchiste et la famille.
- Emploi de la violence et usage de la ruse.
- Syndiqué et non syndicaliste.
11. Le geste révolutionnaire et l’esprit de révolte.
119) Les individualistes et l’action révolutionnaire.
120) La révolution et l’armée.
121) La « révolution » individuelle.
122) L’attentat individuel et l’ « attentäter »
123) L’abstentionnisme. La résistance passive.
124) Absence de dogmatisme à l’égard du geste révolutionnaire.
125) L’individualiste comme un révolutionnaire à l’état permanent.
126) Coopération des Individualistes à l’action révolutionnaire.
12. Le pis aller illégaliste.
127) Théorie de « l’illégalisme individualiste ».
128) Distinctions et critérium indispensables.
129) Les gestes illégaux question de tempérament.
130) Le meilleur camarade. Le « réfractaire économique ». La déformation professionnelle.
131) Des attitudes héroïques.
132) Valoir moins, valoir autant, valoir mieux.
133) Les Réserves que soulèvent la pratique de l’illégalisme.
10. L’ANARCHISTE ENVISAGÉ COMME RÉFRACTAIRE SUR LE TERRAIN ÉCONOMIQUE
Conditions du travail dans la société actuelle. — Un pis aller. — L’anarchiste n’est jamais Ni dupe ni complice. — Les « colonies communistes ». — Théorie De l’ « illégalisme anarchiste ». — Distinctions et critérium nécessaires.
13. Le problème de la transgression et l’abolition de la répression.
134) Y aura-t-il toujours des transgresseurs ? Le transgresseur dans la marche de l’humanité. La transgression en milieu individualiste.
135) La persistance du délit et l’inévitable sanction. La non résistance. Le transgresseur comme son propre juge.
136) Procédés individualistes en vue d’abolir la transgression.
137) L’arbitrage volontaire.
138) Critique individualiste du mécanisme judiciaire.
139) Les transgressions dans la société actuelle et en milieu individualiste.
140) L’échec de la répression pénale et les solutions individualistes.
14. La vie comme expérience et les réalisations individualistes.
141) Différentes conceptions de la vie.
142) Une conception individualiste de la vie.
143) Conditions, phases, valeur de l’expérience.
144) Bien vivre et mourir bien.
145) Aspects divers de la vie considéré comme une expérience.
146) La publicité de l’expérience.
147) L’individualiste anarchiste et le fait économique.
148) Comment l’individualiste se réalise “économiquement” dans le milieu social actuel.
149) Des réalisations en marge de la société.
150) Esquisse des conditions d’existence d’une “colonie individualiste”.
XI
DE LA VIE COMME EXPÉRIENCE
Différents aspects de la vie. — Une conception anarchiste de la vie. — Conditions, phases, valeur de l’expérience. — Bien vivre et mourir bien.
15. La vie intérieure, sensibilité et le sentimentalisme individualiste. Le problème de l’éducation.
151) La vie intérieure.
152) L’art pour l’artiste.
153) L’exagération “raisonnable”.
154) Le critérium de la diminution intérieure.
155) La sensibilité individualiste.
156) L’individualiste et les élans du cœur.
157) “L’idéalisme” individualiste.
158) La reddition de comptes.
159) La maison de verre.
160) L’évolution des opinions.
161) L’absolu. Le relatif. La doctrine. La formule.
162) Le problème de l’éducation. L’initiation individualiste.
163) Initiateur et non Éducateur. Le vrai sens de la vie.
164) Aspects pratiques de l’initiation individualiste.
XIV
DE LA VIE INTÉRIEURE
Point d’activité au dehors sans la vie au dedans. — Manifestations de la vie intérieure. — La vie du sentiment. — Le critérium de la « diminution intérieure. »
16. La solidarité. La sociabilité La camaraderie
165) L’obligatoire solidarité.
166) Les individualistes et la solidarité imposée.
167) La Solidarité volontaire.
168) De la solidarité imposée.
169) Les individualistes anarchistes considérés comme une “espèce”.
170) L’entr’aide dans l’espèce. La camaraderie.
171) L’individualiste et les « frères inférieurs ».
172) Vie privée et vie publique.
173) Les concessions au milieu.
174) Considérations sur la pratique de la camaraderie.
175) Nécessité de la critique des idées.
176) La déception de la camaraderie.
177) Mes ennemis et mes amis.
178) Citoyen de « mon » monde.
XII
LES ANARCHISTES ENVISAGÉS COMME ESPÈCE ET LA CAMARADERIE
Les anarchistes « une espèce. » parmi le genre humain. — Théorie et pratique de l’entr’aide ou « camaraderie ». — La vie privée. — Nécessité de la critique des idées anarchistes par les anarchistes eux-mêmes.
17. La réciprocité.
179) Recherche d’une base individualiste anarchiste des rapports et accords entre les hommes.
180) Théorie de la réciprocité.
181) Donner et recevoir. Aspects de leur équivalence.
182) Objections à la pratique individualiste de la méthode de la réciprocité.
183) La réciprocité dans la nature.
184) La réciprocité volontaire.
185) La question de la réciprocité telle que les individualistes la posent.
18. Le contrat. L’association. Le garantisme.
186) Le contrat individualiste.
187) Caractère anti-autoritaire du contrat individualiste.
188) De la rupture du contrat.
189) Objections à la dissolution du contrat. La rupture imposée.
190) Du contrat passé avec les autoritaires.
191) Thèse de l’association entre individualistes.
192) Pourquoi et comment s’associer.
193) Y a-t-il avantage à s’associer.
194) L’association comme « la chose » de l’associé.
195) Des moyens de « garantir » l’associé.
196) Les caractéristiques de l’association individualiste.
197) « Contrat d’association » et contrat social.
198) L’application actuelle de l’association individualiste.
199) Quand tu t’associes…
200) Le risque.
201) Analyse du risque héroïque.
202) Thèse du garantisme.
203) « Le garantisme » dans l’ambiance sociale.
204) Point de vue individualiste du garantisme.
205) Pratique individualiste du garantisme.
206) Applications dont le garantisme est immédiatement susceptible.
207) Garantisme appliqué et solidarité volontaire.
208) Garantisme et réformisme individualiste.
19. L’équité au point de départ. La concurrence. La méthode d’égale liberté.
209) L’inégalité naturelle.
210) Equité « au point de départ » et rétablissement de l’équité « en cours de route ».
211) Inégalité économique et nouvelle mentalité.
212) Tolérance et réciprocité.
213) Concurrence et non tolérance.
214) Thèse de la concurrence individualiste.
215) « La liberté de concurrence » individualiste.
216) Résultats de l’uniformisme industriel
217) L’exercice de la concurrence.
218) La méthode de l’égale liberté. Esquisse d’une table des revendications individualistes.
20. La question des rapports sexuels et le point de vue individualiste
219) Considérations sur l’idée de liberté.
220) Qu’est-ce que l’amour ?
221) Clarté du point de vue individualiste.
222) Le milieu social et les relations sexuelles.
223) Théorie de la liberté sexuelle.
224) Nuances et aspects de la vie sexuelle.
225) L’éducation sexuelle.
226) La cohabitation.
227) La jalousie.
228) Le stimulant sexuel.
229) Obscénité, pudeur et émancipation sexuelle.
230) Les détracteurs de la libre discussion en matière sexuelle.
231) Une opinion autorisée.
232) Lettre ouverte à une jeune camarade.
21. Le fait historique, le fait économique et l’attitude individualiste.
233) Les individualistes et l’histoire. Panorama de l’évolution historique contemporaine.
234) Le travail.
235) La production, la consommation.
236) La spéculation et la mentalité du producteur.
237) Le travailleur en régime de « contrainte sociale ».
238) Le travailleur manuel.
239) L’ouvriérisme, les syndicats.
240) L’ouvriérisme et la production individuelle.
241) Artiste ou manœuvre ?
242) Syndiqué et non syndicaliste.
243) L’individualiste et « sa » question économique.
22. Les inconséquences. Les défaillances. Les reculs. Les découragements.
244) Capacité de pensée et incapacité de réalisation.
245) Les inconséquences des individualistes.
246) Désillusions plurales et mécomptes individuels.
247) L’effort persévérant vers la concordance entre la théorie et la pratique.
248) Le « mauvais camarade ».
249) Les découragements. Examen critique de leurs causes.
250) L’ « harmonie » individualiste.
251) Les « déchéants » de l’individualisme.
252) La farce de la « révolution individuelle ».
253) « La Tour d’Ivoire ». Une calomnie réfutée.
254) Je n’ai pas toujours qu’une opinion.
255) Aie foi en toi.
XIII
LES INCONSÉQUENCES DES ANARCHISTES
On ne gagne bien a dissimuler ses fautes. — Mécomptes et désillusions. — Capacité de pensée et faculté de réalisation. — Une tendance fâcheuse. — L’effort persévérant.
23. La Lutte pour la vie individualiste.
256) « Leur » lutte.
257) L’activité critique des individualistes.
258) Nier pour s’affirmer.
259) L’objection de l’individualisme bourgeois.
260) L’objection de l’insuffisance économique.
261) L’objection de l’attitude stérile.
262) Je suis susceptible.
XVI
LA GRANDE LUTTE ET SES PÉRIPÉTIES
Panorama et caractère de la lutte. — l’irréductibilité anarchiste.
XVII
L’ANARCHISTE A L’ŒUVRE
24. Les propagandes à côté
263) L’individualiste et les « spécialités ».
264) Le féminisme.
265) Le néo-malthusianisme.
266) Le naturisme.
267) Est-ce cela que vous appelez « vivre » ?
268) Les questions d’hygiène et d’alimentation.
XVIII
L’ANARCHISTE ET LES « PROPAGANDES SPÉCIALES »
Danger des propagandes spéciales.— La question féministe. — L’ « union anarchiste ». — Le néo-malthusianisme. — Moyens anticonceptionnels et libre maternité.— La tendance naturienne. — Exagérations et bons cotés. — L’espérantisme. — Les langues auxiliaires.
25. Vers une humanité nouvelle ?
269) La question de la « société future ».
270) Les conducteurs de civilisation et la réalisation du bonheur.
271) L’individualiste par rapport à l’humanité future.
272) Les directives de l’« humanité future ».
273) La mentalité de l’« humanité future ».
274) La propagande indispensable à l’avènement de « l’humanité future ».
275) Le retour à « l’ordre naturel ».
276) Les faux annonciateurs de « l’humanité future ».
277) Attitude négative de certains individualistes à l’égard de « l’humanité future. »
278) En flagrant délit de société futurisme ?
279) La liberté comme ultime solution.
XIX
APPENDICE
ESQUISSE PROBLÉMATIQUE D’UNE “SOCIÉTÉ ANARCHISTE”
XV
LE BOURGEOIS LIBÉRAL ET SYMPATHIQUE
Son rôle et la valeur de son « anarchisme ». — Un danger. — La pierre de touche. — Une mise en demeure inévitable.
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