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Théorie de la Propriété.
Epigraphe : Sancta Santis.
C’est-à-dire, Tout devient juste pour l’homme juste:
Beati pacifici, quoniam,
ipsi possidebuni terram.
Tout peut se justifier entre les justes.
(Ainsi l’œuvre de chair est permise en mariage, et se sanctifie ; mais malheur à l’homme qui se comporte avec une épouse comme avec une courtisane.)
Cette maxime contient tout le secret de la solution.
L’acte d’appropriation en lui-même, considéré objectivement, est sans droit, il ne se peut légitimer par rien. Ce n’est pas comme le salaire, qui se justifie par le travail, comme la possession, qui se justifie par la nécessité et l’égalité des partages ; la propriété reste absolutiste et arbitraire, envahissante et égoïste.
Elle ne se légitime que par la justice du sujet même.
Mais comment rendre l’homme juste ?
C’est le but de l’éducation, de la civilisation, des mœurs, des arts, etc. ; c’est aussi le but des institutions politiques et économiques dont la propriété est la principale.
Pour que la propriété soit légitimée, il faut donc que l’homme se légitime lui-même ; qu’il veuille être juste ; qu’il se propose la Justice pour but, en tout et partout.
Il faut qu’il se dise, par exemple : La propriété en soi n’étant pas juste, comment la rendrai-je juste ?
D’abord, en reconnaissant à tous le même droit a l’appropriation, à l’usurpation ; 2º en réglementant l’usurpation, comme le corsaire partageant le butin entre ses compagnons ; de sorte qu’elle tende spontanément à se niveler.
Si je ne fais cela, la propriété suit sa nature : elle s’exagère pour l’un, s’annihile pour l’autre ; elle est sans mœurs, immorale.
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Theory of Property.
Epigraph: Sancta Santis.
That is to say, Everything becomes just for the just man:
Beati pacifici, quoniam,
ipsi possidebuni terram.
Everything can be justified between the just.
(Thus the sexual act is permitted in marriage, and sanctified; but woe to the man who behaves with his wife as with a courtesan.)
That maxim contains the whole secret of the solution.
The act of appropriation in itself, considered objectively, is without right. It can be legitimated by nothing. It is not like wages, which is justified by labor, like possession, which is justified by necessity and the equality of shares; property remains absolutist and arbitrary, invasive and selfish.
It is only legitimated by the justice of the subject itself.
But how do we make men just?
That is the aim of education, of civilization, of manners, of the arts, etc.; it is also the goal of the political and economic institutions of which property is the principal.
In order for property to be legitimized, it is necessary that man legitimize himself; that he desires to be just; that he proposes Justice as the goal, in everything and everywhere.
He must say to himself, for example: Property in itself not being just, how would I make it just?
First, by recognizing in all the same right of appropriation, of usurpation; second, by regulating the usurpation, like the corsair dividing the loot among his companions; so that it tends spontaneously to level itself.
If I do not do that, property follows its nature: it is exaggerated for one, annihilated for the other; it is unmannered, immoral.
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NOTE: This material appears, with some changes in order formatting, as the section just prior to the material from page 1, at the end of Chapter I in the published edition.