This is the first of two previously untranslated sections of “The Anarchist Synthesis.”
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Appel à tous les compagnons quel que soit leur pays d’origine résidant en France:
Le débat sur la synthèse anarchiste, comme base d’une organisation anarchiste entièrement nouvelle en France est et reste ouvert. Il n’est pas question de l’étouffer. Pour qu’il soit fécond, il est indispensable qu’il se poursuive dans une atmosphère de franchise, de loyauté et de camaraderie. Sinon, loin de cicatriser la plaie, il ne ferait que l’envenimer.
Mais je sais qu’il existe un nombre considérable de camarades qui, las de nos querelles intestines et pénétrés du préjudice incalculable qu’elles portent à notre propagande, aspirent à y mettre fin.
C’est à ceux-là que, sans plus attendre, je m’adresse, au nom de cette initiative individuelle tant en honneur, naguère encore, dans les milieux libertaires.
Et je dis à tous ces camarades sans distinction de tendance: «Ne laissons pas le mal empirer. N’attendons pas qu’il ait fait, dans le Mouvement anarchiste, de tels ravages qu’il faille, pour le ramener au point où il devrait être aujourd’hui, des années d’efforts et de lutte. On a beau mettre les bouchées doubles, le temps perdu ne se rattrape pas. Ne renvoyons donc pas au lendemain ce que nous pouvons et devons faire aujourd’hui même.
Agissons tout de suite.
Gardons-nous de chercher à établir la balance des responsabilités personnelles ou collectives. Reconnaissons sincèrement et courageusement que chacun de nous a sa part de responsabilité. Passons l’éponge sur nos torts réciproques et prenons l’engagement de ne plus remuer ces tristesses.
Faisons à la grande Idée qui nous unit tous: anarcho-syndicalistes, communistes-libertaires ou individualistes-anarchistes, le sacrifice – facile après tout – de nos ressentiments et de nos amours-propres. Une fois pour toutes, sincèrement, véritablement, chassons de notre esprit toute irritation, et de notre coeur toute amertume.
Jamais le resserrement de nos forces n’a été plus indispensable et ne fut jamais plus urgent; aux difficultés de la bataille formidable que nous avons à mener seuls contre le monde d’ennemis que nous avons l’opiniâtre volonté d’abattre, s’ajoute, pressante autant que terrible, la triple menace du fascisme, du bolehevisme et de la guerre.
Hâtons-nous. Ne perdons plus un seul jour.
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Les circonstances veulent que, présentement, le coeur de l’anarchisme mondial et le foyer de son activité se trouvent en France. Songeons que par dizaines et dizaines de milliers, des camarades d’origine étrangère sont réfugiés dans ce pays. Ne perdons pas de vue qu’ils placent en nous leurs espoirs et leur confiance; cessons de leur donner l’affligeant spectacle de nos luttes fratricides.
Reconstituons au plus tôt l’immense famille dans laquelle, en attendant que les frontières de leur pays d’origine leur redeviennent accessibles, ces proscrits pourront réchauffer leurs coeurs et conserver, étincelant, le flambeau de leurs convictions.
Ayons conscience que nous quereller, c’est, dans les circonstances actuelles, presque trahir la Cause dont les événements internationaux et l’abominable répression qui en est la suite, nous ont confié la défense sacrée.
Plus nous sommes divisés et plus nous sommes faibles; plus nous redeviendrons unis et solidaires et plus nous redeviendrons forts.
Cette vérité banale, ne l’oublions pas; ne l’oublions plus. Puisse-t-elle désormais, dans toute la mesure du possible, tracer à chacun de nous sa ligne de conduite!
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An appeal to all the comrades, whatever their country of origin, residing in France.
The debate on the anarchist synthesis, as the basis of an entirely not anarchist organization in France, is and remains open. There is no question of stifling it. In order that it be fruitful, it is indispensable that it is se carried on in an atmosphere of candidness, faithfulness and camaraderie. If not, far from healing the wound, it would only inflame it.
But I know that there exist a considerable number of comrades who, weary of our intestine quarrels and understanding the incalculable harm that they do to our propaganda, hope to put an end to them.
It is to them that I address myself, without further ado, in the name of that individual initiative that was so honored, not so long ago, in libertarian circles.
And I say to all these comrades, without distinction of tendency: “Let us not allow the evil to worsen. Let us not wait until it has so ravaged the Anarchist Movement that it would require years of effort and struggle to bring it back to the point where it should be today. Doubling our efforts is in vain; the lost time is not recaptured. So do not put off until tomorrow what we can and should due this very day.
Let us act straightaway.
Let us refrain from seeking to establish the balance of individual or collective responsibilities. Let us recognize sincerely and courageously that each of us has their share of responsibility. Let us wipe clean our reciprocal wrongs and make a commitment to no longer stir up these sorrows.
To the great Idea that unites us all, anarcho-syndicalists, libertarian communists or anarchist individualists, let us make the sacrifice — an easy sacrifice, after all — of our resentments and our pride. Once and for all, sincerely, truly, let us chase all irritation from our minds, and all bitterness from our hearts.
Never has the strengthening of our forces been more indispensable, and it has never been more urgent; to the difficulties of the formidable battle that we have to lead alone against the world of enemies that we obstinately wish to cut down, is added the triple menace, as pressing as it is terrible, of fascism, Bolshevism and war.
Let us make haste. Let us not lose one more day.
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Circumstances require that, presently, the heart of worldwide anarchism and the center of its activity is found in France. Let us consider that dozens and dozens of comrades of foreign origin are refugees in this country. Let us not forget that they place their hopes and confidence in us; let us quit presenting them the unsettling spectacle of our fratricidal struggles.
Let us reestablish, as soon as possible, the immense family in which, while waiting for the borders of their countries of origin to once again become accessible to them, these exiles could again warm their hearts and preserve, blazing, the torch of their convictions.
Let us be aware that to quarrel is, in the present circumstances, almost treason to the Cause of which international events and the abominable repression that is its sequel have entrusted to us the sacred defense.
The more divided we are, the weaker we are; the more we regain unity and solidarity, the more we regain our strength.
This banal truth, let us not forget it; let us no longer forget it. May it from now on, to the extent it is possible, plot for each of us our line of conduct!
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