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PROTESTATION DES MUTUELLISTES.
La société des Mutuellistes de Lyon, placée par le seul fait de sa volonté en dehors du cercle politique, croyait n’avoir à redouter aucune agression de la part des hommes du pouvoir, lorsque la loi contre les associations est venue lui révéler son erreur ; cette loi monstrueuse, œuvre du vandalisme le plus sauvage, violant les droits les plus sacrés, ordonne aux membres de cette société de briser les liens qui les unissent et de se séparer ! Les Mutuellistes ont dû examiner et délibérer.
« Considérant en thèse générale que l’association est le droit naturel de tous les hommes, qu’il est la source de tous progrès, de toute civilisation, que ce droit n’est point une concession des lois humaines, mais le résultat des vœux et des besoins de l’humanité écrits dans le code providentiel ;
« Considérant en particulier que l’association des travailleurs est une nécessité de notre époque, qu’elle est pour eux une condition d’existence, que toutes les lois qui y porteraient atteinte auraient pour effet immédiat de les livrer sans défense à l’égoïsme et à la rapacité de ceux qui les exploitent :
« En conséquence, les Mutuellistes protestent contre la loi liberticide des associations, et déclarent qu’ils ne courberont jamais la tête sous un joug abrutissant, que leurs réunions ne seront point suspendues, et, s’appuyant sur le droit le plus inviolable, celui de vivre en travaillant, ils sauront résister, avec toute l’énergie qui caractérise des hommes libres, à toutes tentatives brutales, et ne reculeront devant aucun sacrifice pour la défense d’un droit qu’aucune puissance humaine ne saurait leur ravir. »
(Suivent plus de 2,544 signatures.)
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PROTEST OF THE MUTUELLISTES.
The Society of the Mutuellistes of Lyon, placed by the mere fact of their will outside the political circle, thought they should fear not aggression on the part of the men in power, when the law against the associations came to reveal their error to them; that monstrous law, a work of the most savage vandalism, violating the most sacred rights, orders the members of that society to break the links that unite them and separate! The Mutuellistes have had to investigate and deliberate.
“Considering, as a general rule, that association is the natural right of all men, that it is the source of all progress and all civilization, that this right is not the concession of human laws, but the result of the wishes and needs of humanity written in the providential code;
“Considering in particular that the association of laborers is a necessity of our era, that it is for them a condition of existence, that all the laws that would infringe it would have the immediate effect of delivering them, without defenses, to the selfishness and rapacity of those who exploit them:
“Consequently, the Mutuellistes protest against the liberty-killing law on associations, and declare that they will never bow their heads under a stupefying yoke, that their gatherings will not be suspended, and, relying on the most inviolable of rights, that of living by laboring, they will know how to resist, with all the energy that characterizes free men, all brutal attempts, and will not recoil before any sacrifice for the defense of a right that no human power could rob them of.”
(More than 2,544 signatures follow.)
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L’Echo de la fabrique (Lyon) April 6, 1834 – No. 66
[Working Translation by Shawn P. Wilbur]