Ms. 2882 (Notes et écrits divers), 31-32.
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Propriété.—La propriété romaine, ou quiritaire, est la propriété indépendante du contrat social, absolu, sans solidarité ni réciprocité, antérieure et même supérieure au droit publie ; propriété égoïste, vicieuse, inique, et que damna justement l’Église.
C’est la propriété des économistes modernes dans la théorie desquels elle rentre très bien. En effet l’Économie d’A. Smith, de Ricardo, Malthus et Say, économie qui ne repose que sur l’observation des faits de production, de consommation, d’échange et circulation, affranchi de toute idée de droit, cette économie-là est matérialiste, immorale, brutale comme la propriété quiritaire. Elle n’est pas, elle ne peut être la propriété moderne.
Il faut donc bien le reconnaître, malgré ce que j’ai dit dans mon manuscrit sur la Pologne, et me rectifier sure ce point, la propriété romain n’est pas encore la vrai mode de possession de la terre : en effet, cette propriété n’oblige à rien le propriétaire ; elle implique aucun rapport social entre lui et les autres propriétaires et l’État, aucune obligation formelle ou tacite.
De la sorte que la différente manière de posséder la terre sont plus nombreuse que je ne l’ai dit :
1° Communauté–négative, temps de sauvagerie ; positive, les Gaules ;
2° Possession germanique, slave, arabe, etc.
3° Propriété romaine ou quiritaire, absolutiste ; allodiale, c’est la même chose.
4°
5° Propriété féodale ;
6° Propriété juridique, mutuelliste, équilibrée, qui nait de la sanctification de l’homme.
Cette dernière forme de propriété est celle que doit s’allier, s’harmonier ave les institutions mutuellistes du crédit, de l’impôt, de l’Échange, de l’assurance, de la rente, des services publies à prix de revient (transports, [ ], entrepôts, [ ] de l’enseignement, des droits d’auteurs, inventeur, et artiste, etc.)
C’est cette propriété qui donne naissance à l’organisation fédéraliste à la doctrine du suffrage universel servant ainsi à la fois de base à l’ordre politique et à l’ordre économique.
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Property.—Roman or quiritary property is property independent of the social contract, absolute, without solidarity or reciprocity, prior and even superior to the public right; selfish, vicious, sinful property, which the Church has rightly damned.
It is the property of the modern economists, in whose theory it goes very well. In fact, the Economy of A. Smith, Ricardo, Malthus and Say—an economy that only rests on the observation of the facts of production, consumption, exchange and circulation, freed of every idea of right—that economy is materialist, immoral, brutal like the quiritary property. It is not, and it cannot be modern property.
So it is necessary to recognize it, despite what I said in my manuscript on Poland, and correct myself on this point: Roman property is not yet the true mode of possession of the earth: indeed, that property places no obligation on the proprietor; it implies no social relation between him, the other proprietors and the State, no obligation, formal or tacit.
It follows that the different manners of possessing the earth are more numerous than I have said:
1° Community–negative, in the times of savagery; positive, among the Gauls;
2° Possession, Germanic, Slavic, Arab, etc.
3° Roman or quiritary, absolutist property; allodial, it is the same thing.
4°
5° Feudal property;
6° Legal, mutualist, balanced property, which is born from the sanctification of man.
This last form of property is the one that must ally, harmonize with the mutualist institutions of credit, taxation, exchange, insurance, rent, public services at cost price (transports, [ ], warehouses, [ ] of education, of the rights of authors, inventers, and artists, etc.)
It is that property that gives rise the federalist organization, to the doctrine of universal suffrage, serving thus at once as the basic of the political order and the economic order.
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