Sonnet au Chat
l’Egypte te fit Dieu, tu mérites un chant,
Toi dont un Baudelaire, ainsi qu’un Théophile,
A jamais immortels, de leur magique style
Ont célébré le galbe : être doux et méchant.
Commensal du logis, mystérieux, attachant docile,
T’allongeant tel un sphynx sur nos genoux,
Ou te glissant, quiet, la démarche subtile
Pour chercher à capter la souris s’approchant.
On entend ton rouet guttural et rythmique,
Puis prenant une pose ou pensive ou comique
Tu lustres de ta langue un point ébouriffé.
Car, soigneux ou coquet, tu veux que ta fourrure
Soit aux yeux délicats une belle parure,
Un manteau diapré de fins poils étoffé.
Henry La Bonne
Henry La Bonne, “Sonnet au Chat,” l’en dehors 16 no. 291 (mi-Février 1936): 113.
To the Cat
Egypt made a God of you. You deserve a song.
You—sweet, naughty being—whose contours Baudelaire and Théophile, forever immortal, have celebrated in their magical style.
Household companion—commensal—mysterious, endearing, docile, stretched out like a sphinx on your knees
Or gliding, quiet, with deft steps, to try to catch the approaching mouse.
We hear your throaty, rhythmic purring,
Then, striking a thoughtful or comic pose, you polish a ruffled spot with your tongue.
Since, meticulous or vain, you want your coat to be
A beautiful ornament for delicate eyes,
A multi-colored mantle of fine gathered fur.
Henry La Bonne
Un en dehors :
Le dédaigné Pissenlit
Tu surgis sur le pré, douce petite plante,
Portant avec effort ta tige chancelante
Ta fleur au léger fruit, casque d’un paladin
Morion d’un croisé, fil mince comme lin,
Et lorsque vient le temps, la brise au loin emporte.
Doucement, doucement, ta-graine déjà forte
Nacelle tout em bas, mais l’aigrette dans l’air
Sert de voile et navigue au souffle de l’auster.
Essaim qui se rassemble ow parfois se disperse,
L’innocente Armada sur la terre se presse
Tantôt sur an désert, tantôt sur un guéret
Convertissant le sol en un beau jardinet,
Car voici qu’un à un le germe en abondance
Au jaune pissenlit donne la survivance,
Et c’est pour se venger d’un ridicule nom
Que ma muse indignée à rêvé ce sermon.
Henry La BONNE.
Henry La Bonne, “Un en dehors : Le dédaigné Pissenlit,” l’en dehors 7 no. 127 (fin Janvier 1927): 3.
An En-dehors:
The Despised Dandelion
You sprout up on the meadow, sweet little plant,
Carrying with effort your tottering stem
Your flower of light fruit, helmet of a paladin,
Morion of a crusader, thread as thin as linen,
And when the time comes, the breeze sweeps far away.
Softly, softly, your already strong seed
The nacelle hangs low, but the plumes in the air
Serve as a sail and rides the breath of the south wind.
A swarm that gathers or sometimes disperses,
The innocent Armada rushes around the earth
Sometimes on a desert, sometimes on fallow land,
Converting the ground into a beautiful garden,
Because here one by one the abundant seed
To the yellow dandelion gives new life,
And it’s in revenge for a ridiculous name
That my indignant muse dreamed up this sermon.
Henry La Bonne.
[English adaptations by Shawn P. Wilbur.]