Source notes
[in progress]
Par-delà la Mêlée
- E. Armand, “Sur le bord du fossé,” Par-delà la Mêlée 1 no. 21 (mi Décembre 1916): 2. [all items collected]
- E. A., “Tu vis ta vie,” Par-delà la Mêlée 1 no. 22 (mi Janvier 1917): 1. [similar, uncollected item] [translation]
« Tu vis ta vie »: .. Vivre sa vie, c’est tout le contraire que de s’étaler sur un plat. Comment peux-tu prétendre vivre ta vie alors que tu es incapable de garder ton secret pour toi? … Vivre sa vie, ce ·n’est point vivre pour son entourage, pour ses plus proches même, c’est vivre pour soi.
E. A .
“Live your life:”… To live one’s life is just the opposite of spreading it out on a platter. How can you claim to live your life when you are unable to keep your secret to yourself?… To live your life is not to live for those close to you, not even for the closest, but to live for yourself.
- E. Armand, “Flocons de neige,” Par-delà la Mêlée 1 no. 23 (début Février 1917): 3. [1 item uncollected]
D’un Mercure de France récent, j’extrais ces réflexions de G. Palante sur le féminisme,
… Chez nous le feminisme, c’est le Damisme, l’influence de la Dame avec l’échelle des valeurs qu’elle protege, l’abaissement intellectuel, l’étroitesse d’esprit qu’elle comporte : cette féminisation des valeurs contre laquelle ont protesté tant d’excellents esprits depuis Schopenhauer jusqu’à Proudhon et M. Berth…
Je cite tout simplement.
- Gabriel, “Au vent la voile,” Par-delà la Mêlée 1 no. 24 (mi Février 1917): 3. [end of similar series, probably not by Armand]
- E. Armand, “Giboulées de mars,” Par-delà la Mêlée 1 no. 25 (mi Mars 1917): 3. [2 items uncollected]
Avez-vous remarqué ce trait parmi tous ceux que la censure nous a laissés connaître du changement de raison sociale russe : la réincarcération des condamnés de droit commun dans les prisons !
Lorsque, selon le livre des Actes, à Jérusalem, l’ange du Seigneur délivra Paul et ses compagnons, tous les prisonniers furent en même temps délivrés. Ce qui prouve que l’ange du Seigneur avait moins de préjugés que les bourgeois qui ont fait tourner à leur profit le mécontement des ouvriers de Petrograd.
⁂
Dans La Caravane notre ami Maurice Wullens s’étonne que par delà la mélée soit unanimement passé sous silence. Et il ajoute « les organes d’avant garde me paraissent où bien mal renseignés, où fortement imbus de parti-pris. » Vous êtes un « bleu », mon cher Wullens — permettez-moi cette expression actuelle — vous apprendrez plus tard ce qu’il en coûte de se placer « en dehors » pour de vrai, de faire bande à part, de ne point se faire voir dans les bureaux de rédaction des feuilles dites avancées ou solliciter, la bouche en cœur, l’appui de nullités pontifiantes. Vous comprendrez, par la suite, de quel ostracisme est frappé quiconque ne veut pas battre des mains, faire l’arriviste, et « être dans le train ». Et souvenez-vous que les milieux intellectuels dits « avancés — ne valent pas mieux que les loges de concierge : on y calomnie, on y médit, on y distribue des brevets, on y juge avec des arguments de correctionnelle, on y condamne sans appel. Par dessus tout, on y redoute les cancans de la loge voisine.
Un fait : il existe à Paris, une revue à laquelle est adjointe une maison d’édition. Nous faisons aux publications qui en émanent une publicité, comme aucun autre journal de notre genre n’en fait actuellement. Or, il n’est même pas venu à la pensée des administrateurs de ladite revue de nous l’envoyer en échange. Et ceci alors qu’elle s’échange avec des publications qui n’ont ni le tirage ni l’influence de ce journal. Tirons l’échelle, secouons la poussière de nos sandales et poursuivons notre chemin.
- E. A., [“Je n’ai rien contre l’étiquette…”], Par-delà la Mêlée 1 no. 25 (mi Mars 1917): 3. [Similar, uncollected item]
Je n’ai rien contre l’étiquette qu’on colle sur la bouteille. C’est une classification qui peut être utile. Ce contre quoi je me révolte : c’est la fausse étiquette.
E. A.
[I have nothing against the label that is stuck on the bottle. It is a classification that can be useful. What I rebel against is the false label.]
- E. Armand, “Bourgeons de printemps,” Par-delà la Mêlée 1 no. 27 (mi Avril 1917): 1-2. [1 uncollected, 1 edited]
Dans un article de sa revue The International, Geo Sylvester Viereek parle de sa rencontre avec H. G. Wells et analyse son dernier livre sur la guerre Mr. Britling sees it through — Mr. Britling voit tout ce qu’il en est. A ce sujt, il donne du puissant romancier anglais cette opinion : “Wells est plutôt sur que sous-sexué. La note sexuelle sature tout ce qu’il écrit. Elle se glisse même dans ses livres sur la guerre. Elle le rend humain, très humain. Elle prête de la richesse à son style, du piquant à sa conversation. Wells est toujors intéressant parce qu’il est toujours amoureux”.
C’est vrai et quand on compare à une froid dissertation philosophique l’ode de Sapho de Lesbos à une femme aimée, dont voici la traduction :
Celui-là me parait égal aux dieux qui, assis en face de toi, écoute de près ton doux parler ;
Et ton aimable rire : ils font tressaillir mon coeur dans mon sein ; la voix n’arrive plus à mes lèvres.
Ma langue se brise, un feu subtil court rapidement sous ma chair ; mes yeux ne voient plus rien, mes oreilles bourdonnent ;
Une sueur glacée m’inonde, un tremblement me saisit tout entière ; je deviens plus verte que l’herbe, il semble que je vais mourir ;
Eh bien ! j’oserai tout puisque mon infortune…
on comprend qu’on bâille à l’ouïe de la dissertation philosophique, mais que la lecture de l’ode de Sapho vous émeuve, parce qu’elle palpite de vie.
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Dans le dernier numéro et sous la signature de A. Lorulot, je lis que la caractéristique du dégénéré, c’est qu’il passe sans transition du désir à l’acte… Adieu, spontanéité charmante et primesauterie alerte : vous êtes l’apanage des dégénérés. Et toi, poète qui saissait ton stylet et tes tablettes dès que l’impulsion te poussait ; et vous délicieux amants qu’une seule rencontre suffisait pour vous jeter franchement dans les bras l’un de l’autre, vous n’êtes que de vils dégénérés. Mais salut à tous, à imaginateurs de mortiers de 420, de projecteurs, de gaz asphyxiants ou de torpilles pour sous-marins ; des années et des années, vous avez pâli sur des formules pour mettre au point vos inventions ; à force de recherches patientes, vous avez réussi ; vous voici dans toute votre gloire juchés sur un himalaya de cadavres et de mutilés. Vous êtes de ceux qui n’avez pas passé sans transition du désir à l’acte… O misères de la logique!
- E. Armand, “Le long du chemin,” Par-delà la Mêlée 1 no. 29 (début Juin 1917): 2. [5 items uncollected]
Malgré toute la-sympathie qu’ils nous inspirent, force nous est de reconnaitre que les révolutionnaires russes n’apportent rien de nouveau au monde. Ils se présentent avec un programme bien connu : électorat, gouvernement de la totalité par la majorité; influence des minorités plus ou moins conscientes sur la majorité; autorité morale ou spirituelle des chefs, des « leaders » sur cette minorité plus où moins consciente.
Ils ne nous apportent rien de plus que ce que la Révolution de 1789 nous avait fait connaitre eu fait de dualité de pouvoirs et d’émiettement de l’autorité. Pourtant non, ils produisent devant le monde deux valeurs nouvelles inconnues à la fin du XVIIIe siècle: le socialisme et le suffrage féminin.
Et dans l’ombre de l’inconnu, par delà les conflits intérieurs probables, par delà la lutte pour la conquête des pouvoirs publics, on sent à l’œuvre une gestation redoutable : un Bonaparte des steppes.
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Nous attendons les socialistes à l’œuvre, non sans curiosité. En ce qui concerne le suffrage des femmes, nous savons mieux à quoi nous en tenir. Emma Goldman, dans le dernier numéro de Mother Earth expose tout au long leurs agissements et raconte comment, en Angleterre, c’est sur les cadavres des centaines de mille hommes tués dans les Flandres qu’elles ont conquis le droit de vote. Emma Goldman fait remarquer qu’un des grands arguments féministes était que l’octroi du vote rendrait inutile la dégradante nécessité de l’appel à l’instinct sexuel. Or, c’est en faisant appel à cet instinct que les suffragettes anglaises ont poussé une foule de jeunes gens à s’enrôler. Il en est de même en Amérique : les plus jolies des membres du parti suffragiste usent de leurs attraits dans le même but. Et il paraissait que l’octroi du droit de vote aux femmes devait renouveler l’atmosphère politicienne !!!
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Une société individualiste an-archiste, a-crate, a-kyrienne — pourquoi pas ? Une immensité de groupes où d’individualités isolées, se régissant comme ils l’entendent, pratiquant toutes sortes de combinaisons Où de concepts économiques, politiques, scientifiques, sexuels, littéraires — je n’y ai jamais été opposé. Une forêt de réalisations individuelles ou collectives. Ici, le communisme et chacun recevant selon ses besoins. Là, l’individualisme et chacun acquérant selon son effort. Ici, le troc : produits contre produits. Là, l’échange : produits contre valeur représentative. Ici, la-propriété du ne au producteur. Là, l’abandon du produit à l’ensemble. Ici, l’omnivorisme. Là, le végétarisme ou je ne sais quel arrangement culinaire en isme. Ici, le couple et la famille. Là, la liberté ou même la promiscuité sexuelle. Ici, des matérialistes. Là, des spiritualistes. Ici, progéniture à la mère. Là, les enfants au groupe. Ici, la recherche des émotions artistiques ou littéraires. Là, la recherche des expérimentations scientifiques. Ici, des instituts de volupté. Là, des écoles d’austérité.… Je n’ai jamais été l’ennemi de pareille société (?) Bien loin de là. Je la désire, pourvu qu’il soit entendu que chacun ait la faculté de passer d’un milieu à l’autre ou de s’isoler de tout milieu. Cela sans qu’il vienne aux ensembles les plus forts la tentation de s’accaparer des ensembles les plus faibles, ou aux groupes la tentation d’englober les individualités isolées.
Pouvez-vous m’affirmer de bonne foi que la mentalité des hommes en général. soit apte à pratiquer pareille vie sociale ? — Pouvez-vous soutenir sérieusement qu’une autre propagande que celle de l’individualisme puisse, non pas en préparer la. venue, mais au moins accoutumer les esprits à entendre énoncer et discuter pareille conception sociétaire ?
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Oui, je nourris cette conviction enracinée au plus profond de mon être que l’état d’alégalité, d’amoralité, d’asocialité assure à l’individu une vie plus ample, plus mouvementée, plus riche en expériences et en jouissances de toutes sortes. Retour à l’instinct. Pourquoi pas ? A l’animalité ? Non pas, parce que — individualiste — je ne conçois cet état en-dehors que basé sur le respect de la conviction et de la personnalité d’autrui — peu importe ce que soit cette conviction ou cette personnalité. Quiconque ne se sent pas apte au respect de l’individualité d’autrui — pensée et activité — n’est pas fait pour être un alégal, un amoral, un asocial.
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Une courtisane célèbre par la beauté de sa taille est enceinte : voilà un beau modèle perdu ; le peuple est dans la désolation: on appelle Hippocrate pour la faire avorter : il la fait tomber, elle avorte ; Athènes est dans la joie, le modèle de Vénus est sauvé.
On sait que M. Mesureur préconise des mesures draconiennes contre les ‘« avorteuses », mesures parmi lesquelles figurent l’invite à la délation et la suspension du secret professionnel. Je pensait en lisant cette nouvelle dans les journaux, à ce trait des mœurs attiques, consigné dans les Courtisanes grecques, petit livre imprimé en exil et dû à la plume d’Emile Deschanel, père du président de la Chambre. Et je me disais in petto : heureusement que nous nous proclamons « une république athénienne ». Si nous n’étions pas une république de ce genre-là, que pourrait bien préconiser M. Mesureur ?
- E. A., [“Restreindere les passions !…”], Par-delà la Mêlée 1 no. 30 (fin Juin 1917): 1. [Similar, uncollected item]
Restreindre les passions! Rétrécir l’horizon de la jouissance de vivre ? Le christianisme l’a tenté et il a échoué. Le socialisme va essayer de réduire l’humanité à un même dénominateur de nécessités et il échouera. Fourier avait vu clair qui lança cette expression magistrale de l’utilisation des passions “. — Quelqu’un de raisonnable utilise; seul l’insensé supprime ou mutile. « Utiliser ses passions » c’est vite dit, mais au profit de qui ? — à mon propre profit, afin de me rendre plus « vivant », je veux dire plus accessible aux nuances des sensations que propose ou que provoque la vie.
E. A.
To restrain the passions! To narrow the horizon of the enjoyment of living? Christianity has attempted it and failed. Socialism will try to reduce humanity to a similar denominator of necessities and it will fail. Fourier saw clearly when he coined this masterful expression: “the use of passions.” — The reasonable individual uses; only the fool suppresses or mutilates. “To use their passions,” it is quickly said, but for the benefit of whom? — For my own benefit, in order to make myself more “alive,” by which I mean more accessible to the nuances of the sensations that life offers or arouses.
- E. Armand, “Le long du chemin,” Par-delà la Mêlée 1 no. 30 (fin Juin 1917): 2. [In the original version of “Je préfère Don Juan,” it is not Don Juan, but “le Spartacus qui libérera de votre esclave — votre femme…”]
A man told me: “I am cynical. My morality is that of the classic Polynesian: the good, for me, is to possess the neighbor’s wife: the evil is that the neighbor possesses mine, therefore…”
— “Not another word, please,” I retorted. “I like your cynicism but I prefer the Spartacus who will free your slave — your wife — and that of your friend the Polynesian.”
- E. Armand, “Le long du chemin,” Par-delà la Mêlée 1 no. 34 (1 Septembre 1917): 2. [4 items uncollected]
Dans l’Ecole de la Fédération, numéro du 7 juillet, quelqu’un qui signe P. M. au cours d’une série d’articles sur les “ Cercles Ouvriers ” parle ‘“ des reproches qu’on faisait hier… aux jeunesses anarchistes, de verser dans l’individualisme et de conduire… à la caricature répugnante de l’amour libre ”. Qu’est-ce que c’est que cela, la caricature de l’amour libre ? P. M. veut faire allusion sans doute à ces gens qui, sans avoir passé par la mairie, se montrent aussi jaloux, aussi exclusifs, aussi tyranniques, aussi exigeants de la fidélité sexuelle, aussi peu respectueux de la liberté amoureuse de leurs “ copines ” ou “ copains ”, que s’ils avaient à leur disposition le code et les gendarmes. Si c’est cela qu’a voulu dire P. M., je l’approuve des deux mains. Mais qu’est ce que cette vilaine caricature de l’amour libre a jamais eu de commun avec l’individualisme ?
⁂
Le dit P. M., dans le même article, déplore que les groupes socialistes ou anarchistes aient été des “ lieux de passage ”. — Il aurait voulu qu’on y soit, qu’on s’y sente pour la vie. — Ne me sentant socialiste à aucun point de vue, je ne discuterai point ce qui concerne les groupements socialistes, mais la vie n’est-elle pas le mouvement? — Faire partie d’un groupement, le quitter lorsqu’on ne se sent plus en affinités avec ses composants, y revenir, aider à la création d’un nouveau groupe plus en rapport avec ses aspirations, provoquer à la liquidation de tel vieux groupement en déliquescence — mais c’est la vie, cela. Un groupement qui se renouvelle et se rajeunit sans cesse par l’entrée de nouvelles unités et le départ d’anciens constituants qui s’en vont ailleurs est en état de développement. Les autres sont des écoles de pétrification.
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Dans les rues d’une très grande ville de province, j’aperçois des affiches annonçant la réapparition de tel hebdomadaire suspendu deux mois. “ Le seul libre, le seul indépendant, le seul propre, etc…” Doucement, doucement, chers amis. Il est d’autres périodiques, moins réguliers, moins répandus, moins bruyants qui sont tout aussi libres, indépendants, propres, etc. que l’hebdomadaire dont s’agit… “ Pauvreté ”, — du moins tirage restreint — n’est pas vice, comme dit l’adage populaire. Je commence à comprendre l’état d’esprit du paysan fatigué d’entendre résonner à son oreille le qualificatif de juste appliqué à Aristide.
⁂
En passant très accidentellement à Saint-Etienne, j’ai dépensé quelques heures en compagnie d’André Lorulot. On ne saurait s’imaginer quelle somme de labeur représente la conception matérielle de sa petite revue l’Idée Libre qu’il compose et tire lui-même, deux pages par deux pages, sur une minuscule machine à tirer les épreuves. André Lorulot a été beaucoup suspecté, beaucoup calomnié, et peut-être son évolution vers un démocratisme fortement saturé de libertarisme — quels barbarismes ! — n’est elle pas étrangère à cette hostilité de mauvais aloi. — Mais parmi ses plus écharnés détracteurs en compterait-on beaucoup qui eussent montré, — étant donné son état de santé — pareil courage lorsqu’ils s’est agi de surmonter le sort adverse ?
- E. A., [“Il est lecteurs qui s’imaginent…”], Par-delà la Mêlée 1 no. 34 (1 Septembre 1917): 3. [Similar, uncollected item]
Il est des lecteurs qui s’imaginent que j”écris pour noircir du papier ou pour avoir le plaisir de lire ma signature au bas d’un article. Vous errez, à bêtes du troupeau. Je décris non seulement ce que je pense — ce qui aurait déjà sa valeur — mais ce que je sens, comme je le sens il n’y a pas une ligne que j’ai donnée à ce journal, depuis sa création, qui ne soit un fragment d’autobiographie… intellectuelle ou pratique.
E. A.
- E. Armand, “Mon royaume est de ce monde,” Par-delà la Mêlée 1 no. 35 (15 Septembre 1917): 2. [Similar, uncollected short item]
Mon Royaume est de ce Monde
Mon Royaume est de ce Monde — mon Royaume est de la terre — Il monte de la Terre, ma mère, ma possibilité d’être — Mon Royaume est matière planétaire, substance terrestre, énergie tellurique – Il est amour, il est savoir, il est beauté, il est force. Il est instinct, il est raison, il est passion, il est sagesse, il est volupté. Il est froment, avoine, orge, seigle, vigne, pommes de terre. Il est montagnes, océans, plaines, collines, ruisseaux. — Mon Royaume est de ce Monde — I1 s’élève de la Terre. Il naît, il croît, il périt sur la Planète — Il est arbres, fruits, prairies, fleurs. Il est jours, nuits, aubes, crépuscules, solstices — Mon Royaume est de ce Monde — Il est désirs, jouissances, soucis, éblouissements, chutes, ravissements, amertumes. Il est expériences visions, réalisations, aspirations, rêves, réalités, doutes, enthousiasmes, chocs, harmonies. Il est amantes, amis, camarades, fillettes, bambins, « péagers et gens de mauvaise vie » — Mon Royaume est de ce Monde — Il est recherche du bonheur, poursuite du nouveau, raffinement du plaisir, course au mieux être, atteinte du palpable, étreinte dû tangible — Mon Royaume est de la Terre — De cette terre qui Me recevra, reposante éternellement, une fois mon effort accompli — Tout Moi, ce Sac de peau qui renferme tant d’organes, Mon royaume qui est de ce monde.
E. Armand
My Kingdom is of this World — my Kingdom is of the earth – It rises from the Earth, my mother, my possibility of being — My Kingdom is planetary matter, terrestrial substance, telluric energy — It is love, it is knowledge, it is beauty, it is strength. It is instinct, it is reason, it is passion, it is wisdom, it is pleasure. It is wheat, oats, barley, rye, vine, potatoes. It is mountains, oceans, plains, hills, streams. — My Kingdom is of this World — It rises from the Earth. It is born, it grows, it perishes on this Planet — It is trees, fruits, meadows, flowers. It is days, nights, dawn, dusk, solstice – My Kingdom is of this World — It is desires, pleasures, worries, dazzling marvels, falls, raptures, bitterness. It is experiences, visions, achievements, aspirations, dreams, realities, doubts, enthusiasms, shocks, harmonies. It is lovers, friends, comrades, little girls, toddlers, “tax collectors and sinners” – My Kingdom is of this World — It is the search for happiness, pursuit of the new, refinement of pleasure, race for better being, achievement of the palpable, tangible embrace — My Kingdom is of the Earth — Of this land that will receive Me, eternally resting, once my effort is accomplished — All Me, this Bag of skin that contains so many organs, My kingdom which is of this world.
- E. Armand, “Judas Iscariote,” Par-delà la Mêlée 1 no. 35 (15 Septembre 1917): 4.
Judas Iscariote
A Florent Fels
Ce que j’ai contre toi, ô Judas, c’est que tu livras l’homme de Galilée à l’autorité. Tu pouvais rompre avec lui, fausser compagnie à la bande qui s’attachait à ses pas ; tu pouvais entreprendre une propagande ou prêcher une doctrine contraire où antagoniste à la sienne, le poursuivre de tes raisonnements, l’accabler de tes railleries, le combattre face à face ; mais tu le livras, tu le vendis à ses ennemis. Et lorsque tu éprouvas du regret où du remords ou je ne sais quel sentiment de la bassesse d’âme qui t’avait fait agir, ceux qui t’avaient payé ne te connurent plus — ainsi qu’il est d’usage pour le mouchard ou l’espion discrédité. C’est pourquoi, ô Iscariote, chaque fois que j’entends prononcer ton nom, il me semble ouïr, en écho, un tintement d’écus de mauvais aloi — le salaire du traitre.
E. Armand
What I have against you, O Judas, is that you handed the man of Galilee over to authority. You could have broken with him, run out on the band that clung to his footsteps; you could have undertaken a propaganda or preached a doctrine contrary or antagonistic to his, pursued him with your reasoning, overwhelmed him with your taunts, fought him face to face; but you delivered him up, sold him to his enemies. And when you felt regret or remorse—or I do not know what feeling—for the baseness of soul that had made you act, those who had paid you no longer knew you—as is customary for the snitch or the discredited spy. That is why, O Iscariot, every time I hear your name spoken, it seems to me that I hear, in echo, the clinking of bad-quality coins—the wages of the traitor.
E. Armand’s arrest: October 16, 1917
[…]
Le Libertaire
- E. Armand, “Pour faire réflechir,” Le Libertaire 2e série, 4 no. 197 (4 Octobre 1922): 3.
- E. Armand, “Pour faire réflechir,” Le Libertaire 3e série, 29 no. 1 (24 Décembre 1923): 1. [all collected]
- E. Armand, “Pour faire réfléchir,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 274 (17 Septembre 1924): 2.
[Entries on “The Age of the Earth,” “The Reproduction of Eels,” and “Another Wireless Telegraph.”]
- E. Armand, “Points de repère,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 20 (6 Janvier 1924): 1-2. [all collected]
- E. Armand, “Points de repère,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 57 (12 Février 1924): 2. [all collected]
- E. Armand, “Points de repère,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 73 (28 Février 1924): 2. [all collected]
- E. Armand, “Points de repère,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 100 (26 Mars 1924): 1-2. [all collected]
- E. Armand, “Points de repère,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 119 (14 Avril 1924): 2. [2 items not collected]
Avoir des principes.
Un homme qui a des principes, c’est, dans le langage ordinaire, un homme qui adopte une fois pour toutes une règle de conduite donnée, d’accord avec ce que le troupeau appelle « se conduire bien » et qui s’y conforme durant toute son existence, en dépit des événements qu’il rencontre au cours de son voyage de la vie. L’anarchiste règle aussi son existence sur certains principes : mais, hors cette condition qu’il ne saurait se diminuer pas plus en exerçant qu’en subissant — à son gré tout au moins — l’autorité, sa règle de conduite demeure variable et flexible, et modifiable au furet et à mesure des expériences nouvelles et des nouvelles acquisitions. Il n’est pas l’esclave de ses règles de conduite. Il les imagine ou les édifie pour s’en servir et en retirer le « summum » de bénéfice pour son développement personnel.
To Have Principes.
A person who has principles is, in the common language, one who adopts, once and for all, a given rule of conduct, in accordance with what the herd calls “behaving well,” and conforming to it throughout their existence, despite the events they encounter in the course of their life’s journey. The anarchist also organizes their life according to certain principles: mais, hors cette condition qu’il ne saurait se diminuer pas plus en exerçant qu’en subissant — à son gré tout au moins — l’autorité, sa règle de conduite demeure variable et flexible, et modifiable au furet et à mesure des expériences nouvelles et des nouvelles acquisitions. They are not a slave to their rules of conduct. Il les imagine ou les édifie pour s’en servir et en retirer le « summum » de bénéfice pour son développement personnel.
Les prendre comme ils sont.
Il y a des personnages, très sympathiques, c’est entendu, mais de la vie desquels il est impossible d’éliminer, tant ils sont notoires, certains éléments scabreux. Aussi, pour ménager le bon ton, a-t-on coutume de qualifier de « naïveté » leur dépravation. On dira, par exemple, que c’est par naïveté que X… écrivain, a commis tels actes qui auraient amené n’importe quel terrassier sur les bancs du tribunal correctionnel. Prenez donc vos héros comme ils sont. Ils étaient « dépravés », dites-vous. C’était un aspect de leur tempérament, une attitude de leur personnalité, et rien ne prouve que, sans cet élément, ils eussent été les individualités exceptionnelles qui ont gagné votre attachement.
Take them as they are.
There are characters, very likeable, of course, but from whose lives it is impossible to eliminate, as they are so notorious, certain scabrous elements. Also, to maintain a good tone, it is customary to describe their depravity as “naivety.” We will say, for example, that it was out of naivety that X… writer, committed such acts which would have brought any navvies to the benches of the criminal court. So take your heroes as they are. They were “depraved,” you say. It was an aspect of their temperament, an attitude of their personality, and there is no evidence that, without this element, they would have been the exceptional individuals who won your attachment.
- E. Armand, “Points de repère,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 133 (28 Avril 1924): 1-2. [All items collected]
- E. Armand, “Points de repère,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 146 (12 Mai 1924): 1-2.
- E. Armand, “Points de repère,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 160 (26 Mai 1924): 2. [All items collected]
- E. Armand, “Points de repère,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 180 (15 Juin 1924): 1-2. [All items collected]
- E. Armand, “Points de repère,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 200 (5 Juillet 1924): 2. [One item uncollected]
Du tempérament
J’appelle « tempérament » la somme ou le résultat des actions et réactions d’ordre physiologique ou psychologique d’un Individu à tout moment donné de son développement, de son évolution. Dans ce « tempérament », dans cette somme, dans ce résultat je comprends et j’englobe toutes les influences assimilées par l’unité humaine dont s’agit : courants et influences de l’hérédité, de l’éducation, de l’instruction, des fréquentations de tout genre, de la profession. des voyages, etc.
Of Temperament
I call “temperament” the sum or resultant of the physiological or psychological actions and reactions of an individual at every given moment of their development, of their evolution. In this “temperament,” this sum or resultant, I include and encompass all of the influences absorbed by the individual human in question: currents and influences of heredity, education and instruction, all sorts of company kept, professionally, in travel, etc.
- E. Armand, “Points de repère,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 215 (20 Juillet 1924): 2. [All items collected]
- E. Armand, “Points de repère,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 232 (6 Août 1924): 2. [All items collected]
- E. Armand, “Pour faire réfléchir,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 274 (17 Septembre 1924): 2. [All (4) items uncollected]
L’âge de la Terre.
Un ignore exactement quel est l’âge de la terre. Les chiffres varient selon que l’on a affaire aux chimistes, aux géologues et aux géodésiens.
Les chimistes se basent sur la quantité de chlorure de podium (sel) qui se trouve dans les océans et qui atteindrait six milliards de tonnes. D’après eux, la salure de la mer proviendrait du sel qui a été charrié par les cours d’eau qui s’y jettent, ce qui semble assez curieux. Connaissant approximativement la quantité de sel portée chaque année dans la mer par les fleuves, ils ont divisé le tonnage ci-dessus par cette quantité. Ils sont arrivés ainsi à un chiffre de 90 à 100 millions d’années.
Les géologues s’adressent, eux, à la sédimentation, c’est-à-dire aux couches géologiques qui, dans le fond des mers, s’étagent les unes au-dessus des autres, sédimentations constituées par l’apport des particules du matière provenant du lit des fleuves, de la démolition des rivages, des débris d’organismes vivants. Un calcule qu’il faut de 1.000 à 10.000 ans pour former une couche géologique d’un mètre d’épaisseur. Il aurait fallu de 180 à 600 millions d’années pour la formation du dépôt de toutes les roches stratifiées.
Un savant américain a calculé que pour être formés les terrains primitifs avaient exigé 540 millions d’années, les terrains secondaires 180 millions et les terrains tertiaires 65 millions, au total : 785 millions d’années. Si on ajoute autant, de temps aux terrains archéens cristallisés, il faut reporter la sédimentation des mers primitives et probablement l’origine de la vie à plus de 15 millions de siècles.
Quant aux temps qui ont précédé la vie, au moment où la terre s’est détachée de la nébuleuse solaire et a commencé à se condenser, il lait compter, d’après les astronomes, par centaines de millions d’années.
Combien puérils, devant de tels nombres, apparaissent les chiffres fournis par les Genèses des diverses religions, particulièrement par la Bible.
The Age of the Earth.
We don’t know exactly how old the earth is. The figures vary depending on whether we are dealing with chemists, geologists and geodesists.
Chemists base this on the quantity of podium chloride (salt) found in the oceans, which would reach six billion tonnes. According to them, the saltiness of the sea comes from the salt that was carried by the rivers that flow into it, which seems quite curious. Knowing approximately the quantity of salt carried into the sea each year by the rivers, they divided the tonnage above by this quantity. They thus arrived at a figure of 90 to 100 million years.
Geologists address sedimentation, that is to say the geological layers which, in the bottom of the seas, are layered one above the other, sedimentation constituted by the contribution of particles from the material coming from river beds, shoreline demolitions, debris from living organisms. One calculates that it takes 1,000 to 10,000 years to form a geological layer one meter thick. It would have taken 180 to 600 million years for the formation of the deposit of all the stratified rock.
An American scientist calculated that the primitive terrains required 540 million years to be formed, the secondary terrains 180 million and the tertiary terrains 65 million, in total: 785 million years. If we add so much time to the crystallized Archean terrains, we must postpone the sedimentation of primitive seas and probably the origin of life more than 15 million centuries ago.
As for the times that preceded life, when the earth broke away from the solar nebula and began to condense, it counted, according to astronomers, by hundreds of millions of years.
How childish, in the face of such numbers, appear the figures provided by the Genesis of various religions, particularly by the Bible.
La croissance du cerveau et le ralentissement de la longueur du corps au cours de la journée.
Dans un article très substantiel et fort documenté, le docteur Devaux montre que c’est à cause de la prolongation de la période de l’allaitement que l’homme doit son développement cérébral. Il est le seul mammifère qui, comparativement, demeure si longtemps incapable de pourvoir à sa subsistance. C’est pourquoi, par rapport aux anthropoïdes (gorille, orange, chimpanzé), l’homme est très inférieur pour ce qui concerne les fonctions de reproduction.
D’après ce savant, il ne faut pas forcer le petit de l’homme a manger, à marcher, ù agir trop tôt. C’est absolument néfaste pour l’avenir intellectuel du jeune être en formation. Plus tôt, en effet, l’enfant manifeste une vie cérébrale active et plus tôt les cellules nerveuses de son cerveau se différencient et sont mises conséquemment dans l’impossibilité de se multiplier. Il n’y a pas lieu du tout de se féliciter de voir un enfant doué de précocité. C’est le signe de l’arrêt du développement cérébral.
C’est pendant l’allaitement que se bâtissent les fondements de l’intelligence future. La croissance prodigieuse du cerveau humain durant les premiers mois de la naissance est duc à son manque d’activité. Le petit enfant, en effet, a des yeux qui voient, mais ne regardent pas, des oreilles qui entendent, mais n’écoutent point ; il a à peine conscience qu’il existe, il ne se meut pus, il ne peut que s’agiter défilement sur place, il ne sait que têter. Pendant cette longue période, il peut faire provision, accumuler de nombreuses cellules nerveuses. Dès que l’enfant se met à agir volontairement, à vivre cérébralement, sou cerveau ne croît plus ou presque.
Parler de l’accroissement prodigieux du cerveau pendant les premiers mois de la vie n’est pas trop dire. Le cerveau de l’adulte pèse normalement de 1.300 à 1.400 grammes. A la naissance, le poids du cerveau est de 371 grammes pour les garçons et 361 grammes pour les filles ; au bout d’un an, il est de 967 grammes et 893 grammes respectivement ; à 3 ans, il est de 1,100 grammes, poids moyen.
Voilà des indications qui montrent combien ont raison ceux qui veulent reculer pour les enfants l’âge d’apprendre.
Un des récents comptes rendus de la Société de Biologie contient une communication intéressante sur le raccourcissement de la longueur du corps au cours de la journée. Le corps de l’homme se raccourcit progressivement du lever au coucher du soleil et recouvre sa longueur normale au cours de la nuit. La diminution n’atteint pas deux centimètres et demi, n’est pas influencée par le poids et diminue de façon constante à mesure qu’on s’avance en âge, le dos devenant plus rigide.
The Growth of the Brain and the Reduction of the Length of the Body in the Course of the Day.
In a very substantial and well-documented article, Doctor Devaux shows that it is because of the extension of the period of breastfeeding that man owes his cerebral development. It is the only mammal that, comparatively, remains incapable of providing for itself for so long. This is why, compared to anthropoids (gorilla, orange, chimpanzee), man is very inferior in terms of reproductive functions.
According to this scholar, we must not force the human child to eat, to walk, or to act too soon. This is absolutely harmful for the intellectual future of the young person in training. The sooner, in fact, the child displays an active cerebral life, the sooner the nerve cells of his brain differentiate and are consequently made unable to multiply. There is no reason at all to be pleased to see a child gifted with precociousness. This is a sign of cessation of brain development.
It is during breastfeeding that the foundations of future intelligence are built. The prodigious growth of the human brain during the first months of birth is due to its lack of activity. The little child, in fact, has eyes that see, but do not look, ears that hear, but do not listen; he is barely aware that he exists, he no longer moves, he can only move about in place, he only knows how to suckle. During this long period, he can stock up, accumulate numerous nerve cells. As soon as the child begins to act voluntarily, to live cerebrally, his brain no longer grows or almost no longer.
To speak of the prodigious growth of the brain during the first months of life is not saying too much. The adult brain normally weighs 1,300 to 1,400 grams. At birth, brain weight is 371 grams for boys and 361 grams for girls; after one year, it is 967 grams and 893 grams respectively; at 3 years old, it is 1,100 grams, average weight.
These are indications which show how right those who want to move back the age of learning for children are right.
One of the recent proceedings of the Society of Biology contains an interesting communication on the shortening of the length of the body during the day. The human body gradually shortens from sunrise to sunset and returns to its normal length during the night. The reduction does not reach two and a half centimeters, is not influenced by weight and decreases constantly with increasing age, the back becoming more rigid.
La reproduction des anguilles.
La Grande Revue du mois d’août 1924 contient une étude qui est un véritable chapitre de roman scientifique sur la façon dont s’opère la reproduction des anguilles. Quatre siècles avant l’ère vulgaire, Aristote se demandait où et comment naissent les anguilles. Il n’y a guère que deux ou trois lustres qu’on à pu donner une réponse satisfaisante. Après une patiente recherche, on a découvert que d’Angleterre, des côtes des pays Scandinaves, du Portugal. d’Espagne, de France, de Belgique, de Suisse, d’Italie, de Grèce, de l’Afrique Occidentale, jusqu’au Sénégal, les anguilles, quand elles ont atteint leur septième année, abandonnent fleuves, rivières, lacs, étangs, pour se rendre en un lieu situé par 50° de longitude et 30° de latitude à la lisière orientale do la zone des Sargasses, non loin des lies Bermudes. La ponte a lieu au printemps, par une température de 20 degrés. Epuisées patio voyage, les anguilles meurent sur place, après avoir donné naissance à des milliards de larves.
Au cours de ce voyage, il se produit une curieuse transformation anatomique el fort suggestive ; des deux côtés de la tête, leurs nageoires s’allongent en ailerons : leurs yeux, normalement haut placés vers le front, s’écartent l’un de l’autre vers les côtés et se transforment en yeux énormes, analogues à ceux que possèdent les animaux marins destinés à vivre à de grandes profondeurs.
La ponte, ai-je dit, a lieu au printemps. Quand les jeunes ont atteint 25 millimètres, is commencent à sortir de la région des Sargasses. L’été suivant, ils ont le double de longueur et se trouvent à peu près au milieu de l’Atlantique. Au troisième été, longs de 75 millimètres, on les trouve au large de l’Irlande, des Féroé, de la Manche, au-dessus du socle continental de l’Europe. Au moment où la larve marine atteint sa quatrième année, elle se transforme en civelle, en poisson d’eau douce de 6 centimètres de longueur ,et la voilà qui s’engage dans la Manche, la mer du Nord, la Baltique, la Méditerranée, et c’est la montée dans tous les cours d’eau disponibles.
En route, cela va sans dire, il s’est perdu des millions et des millions d’individus. Les mâles restent sur les côtes et demeurent toujours de petite taille.
Pourquoi l’anguille se rend-elle dans la mer des Sargasses pour opérer sa ponte ? Sa migration est instinctive. Il s’élevait jadis un continent sur l’emplacement de l’Atlantique actuel, lequel est descendu sous les eaux par saccades durant toute l’époque tertiaire ; ses derniers vestiges — sa côte orientale — existaient encore quand se sont constituées les premières civilisations européennes. L’anguille est un poisson dont l’Europe et l’Amérique (à noter que l’anguille américaine compte sept vertèbres de moins) ont hérité de l’Atlantide. Quand cc continent s’affaissa, l’anguille dut aller chercher toujours plus loin à l’ouest et à l’est l’eau douce nécessaire à sa transformation complète, sans toutefois perdre l’habitude de revenir, pour la reproduction, sur le territoire où avaient coutume de se rassembler ses ancêtres.
Ces observations montrent quelle énergie est contenue dans cet instinct qui conduit un poisson d’eau douce à accomplir un trajet de 6.000 kilomètres pour rejoindre les fonds marins qui lui servirent primitivement d’habitat.
Ces observations démontrent aussi que les légendes relatives à l’existence de l’Atlantide — dont Platon s’était fait l’écho — reposent sur la réalité. Rares sont d’ailleurs les légendes, bien rares qui n’ont pas un fond de vérité.
The Reproduction of Eels.
The Grande Revue of August 1924 contains a study which is a veritable chapter in a scientific novel on how eel reproduction takes place. Four centuries before the common era, Aristotle wondered where and how eels are born. It was only two or three years ago that we were able to give a satisfactory answer. After a patient search, we discovered that from England, from the coasts of Scandinavian countries, from Portugal. from Spain, France, Belgium, Switzerland, Italy, Greece, West Africa, up to Senegal, eels, when they have reached their seventh year, abandon rivers, lakes, ponds, to go to a place located at 50° longitude and 30° latitude on the eastern edge of the Sargasso zone, not far from the Bermuda Islands. Laying takes place in spring, at a temperature of 20 degrees. Exhausted on their journey, the eels die on the spot, after giving birth to billions of larvae.
During this journey, a curious and very suggestive anatomical transformation occurs; on both sides of the head, their flippers lengthen into fins: their eyes, normally set high towards the forehead, move away from each other towards the sides and transform into enormous eyes, similar to those possessed by marine animals destined to live at great depths.
The laying, I said, takes place in spring. When the young have reached 25 millimeters, they begin to leave the Sargasso region. The following summer, they are twice as long and lie roughly in the middle of the Atlantic. In the third summer, 75 millimeters long, they are found off the coast of Ireland, the Faroe Islands, the English Channel, above the continental base of Europe. When the marine larva reaches its fourth year, it transforms into a glass eel, a freshwater fish 6 centimeters long, and there it enters the English Channel, the North Sea, the Baltic, the Mediterranean, and it is the rise in all available streams.
Along the way, it goes without saying, millions and millions of individuals were lost. The males stay on the coasts and always remain small.
Why do eels go to the Sargasso Sea to spawn? Its migration is instinctive. There once stood a continent on the site of the current Atlantic, which sank underwater in fits and starts throughout the Tertiary period; its last vestiges — its eastern coast — still existed when the first European civilizations were formed. The eel is a fish that Europe and America (note that the American eel has seven fewer vertebrae) inherited from Atlantis. When this continent sank, the eel had to seek ever further to the west and east the fresh water necessary for its complete transformation, without however losing the habit of returning, for reproduction, to the territory where its ancestors used to gather.
These observations show what energy is contained in this instinct which leads a freshwater fish to complete a journey of 6,000 kilometers to reach the seabed which originally served as its habitat.
These observations also demonstrate that the legends relating to the existence of Atlantis — which Plato had echoed are based on reality. Moreover, legends are rare, very rare, that do not have some element of truth.
D’une autre télégraphie sans fil.
Il est hors de doute que dans l’antiquité on a connu des méthodes do communiquer à distance et rapidement les événements qu’il y avait intérêt à faire connaître.
On peut se rendre compte du procédé employé par cc qui se fait actuellement au Sud-Afrique. Un missionnaire anglican, le révérend Ridont, exposait récemment le système qu’on emploie au Natal pour communiquer à de grandes distances, dans les temps de paix, les ordres du chef en temps de guerre, les nouvelles des victoires ou des défaites.
Chaque village possède un télégraphiste qui détient un tambour formé d’une calebasse sèche sur laquelle est tendue une peau de chevreau spécialement préparée. Il suffit d’v frapper pour que le son produit s’entende à huit, douze kilomètres à la ronde. Quand besoin est, le préposé fait émettre à son instrument des sons qui varient en durée et que séparent des intervalles plus ou moins longs, selon ce qu’on veut leur faire signifier. Les autres télégraphistes qui se trouvent dans le rayon d’audition recueillent ces sons et les reproduisent à leur tour. En très peu de temps, ils sont transmis aux extrémités du pays.
Durant la guerre anglo-hoer, les nouvelles étaient transmises avec autant d’exactitude et avec plus de rapidité que par le télégraphe électrique.
Ridont a pu se rendre compte que par cc système on peut communiquer jusqu’à une distance de 1.500 kilomètres et des centaines do localités étaient simultanément atteintes. Toutes les tribus africaines, vont des moyens analogues de communiquer à longue distance.
On voit qu’il y a fort à redire sur l’infériorité dont les « civilisés » houent si gratuitement les « sauvages ».
E. ARMAND.
Of Another Wireless Telegraphy.
There is no doubt that in antiquity methods were known to communicate remotely and quickly the events that there was interest of making known.
We can see the process by this which is currently being done in South Africa. An Anglican missionary, the Reverend Ridont, recently explained the system used in Natal to communicate over great distances, in times of peace, the orders of the chief in times of war, the news of victories or defeats.
Each village has a telegraph operator who holds a drum made of a dry gourd, on which a specially prepared kid’s skin is stretched. All you have to do is knock so that the sound produced can be heard eight or twelve kilometers away. When necessary, the attendant makes his instrument emit sounds that vary in duration and which are separated by more or less long intervals, depending on what we want them to mean. Other telegraph operators within the hearing radius collect these sounds and reproduce them in turn. In a very short time, they are transmitted to the ends of the country.
During the Anglo-Hoer War, news was transmitted with as much accuracy and greater speed than by the electric telegraph.
Ridont was able to realize that through this system one can communicate up to a distance of 1,500 kilometers and hundreds of localities were simultaneously reached. All African tribes use similar means of communicating over long distances.
We see that there is much to be said about the inferiority with which the “civilized” denounce the “savages” so gratuitously.
- E. Armand, “Pour faire réfléchir,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 301 (14 Octobre 1924): 2. [All (4) items uncollected
La mort du docteur RUTGERS.
J’apprends la mort du Dr. Rutgers qui fut l’un des pionniers du mouvement néo-malthusien aux Pays-Bus et qui était parvenu à gagner pour le néo-malthusianisme une situation à peu près indéracinable. Le Dr. Rutgers considérait la problème de la procréation volontaire comme essentiellement pratique et auquel n’avaient rien a voir les professeurs et les ecclésiastiques. La propagande de renseignements et d’informations passait pour lui au second plan. Aussi sa principale activité consista-t-elle en la création de cliniques qui, des grands centres, rayonnèrent un peu partout. Dans ces cliniques, on forma des sages-femmes et des infirmières qui s’imprégnèrent des principes hygiéniques, et eugéniques du néo-malthusianisme ; puis les consultations et les procédés contre-conceptionnels furent mis à la portée du tous pour un prix des plus modiques. Il convient d’ajouter que le Dr. Rutgers était parvenu à faire reconnaître son œuvre comme d’utilité publique.
Rutgers avait été envoyé par son père à l’Université pour y étudier la théologie. A 24 ans, il fut même choisi comme pasteur dans un petit village Il s’aperçut bientôt que ce n’était pas sa vocation. Il retourna donc à l’Université, mais pour y étudier la médecine. De ces études théologiques, il avait gardé une haine bien marquée contre les doctrines de St. Augustin et de St. Paul concernant l’ascétisme et le dualisme du corps et de l’âme.
Les recherches que le Dr. Rutgers avait faites dans le domaine biologique l’avaient amené à se rendre compte et à reconnaitre que, dans le plan de la nature, l’amour et l’attraction sexuelle jouent un rôle prépondérant comme facteurs d’évolution de l’espèce. Il avait exposé toutes ses vues à ce sujet dans un. ouvrage magistral: DAS SEXUALLEBEN IN SEINER BIOLOGISCHEN BEDEUTUNG (la vie sexuelle dans sa signification biologique) paru à Dresde, en 1922. Rutgers considérait comme criminel qu’on considérât le sexualisme comme impur ou qu’on n’en discutât point.
TRANSLATION
Combien faut-il de mots pour s’exprimer ?
A deux ans pour faire connaître ce dont il a besoin et extérioriser su pensée, l’enfant emploie une cinquantaine de mots. L’homme inculte, dans le même but, se sert de oOO à mille termes. Dans ses fables, où ont puisé tous les fatalistes y compris le bon La Fontaine, Phèdre a usé de mille vocables.
Au moyen de 5.462 mois, la Bible (l’ancien Testament) raconte à sa façon la création du monde, l’expulsion de l’homme du Paradis terrestre, le déluge universel, le sauvetage de Noé et de sa famille, lesquels donnèrent souche à toutes sortes d’hommes et de femmes méchants et cruels dont les crimes et les abominations ne se comptent pas.
Homère s’est servi de 5.600 mots, y compris les noms d’individus et les noms géographiques, pour faire l’Iliade de tous les maux résultant de la colère d’Achille ; les discussions entre Jupiter et Junon, les entr’égorgements de Grecs et de Troyens à cause d’Hélène, belle comme une déesse, pour no s’arrêter qu’aux funérailles d’Hector, le dompteur de chevaux. Le même vocabulaire lui a servi pour raconter l’Odyssée d’Ulysse, captif de la nymphe Calypso, Vhisnoire des Cyclopes anthropophages ; celles d’Eole maître des vents, de Circé la magicienne qui change les hommes en bêtes, de la descente de son héros aux enfers, des sirènes aux séductions desquelles, heureux mortel, il échappe, de Charibde et de Scylla qu’il évite également, des poursuivants de Pénélope qui dévorent ses bœufs et ses moutons, en attendant d’être égorgés.
Pour écrire l’Iliade et l’Odyssée il n’a donc fallu à Homère que 5.600 mots. Pour décrire les souffrances ou les joies de l’Enfer, du Purgatoire et du Paradis il faudra à Dante 7.000 mots, Milton en exigera 8.000 pour dicter à sa ville son Paradis Perdu. Shakespeare aura besoin de 15.000 mots pour venir à bout de ses tragédies et avec 12.009 mots Goethe écrira toutes ses œuvres.
Le vocabulaire latin classique contient 25.000 mots.
Un des meilleurs vocabulaires qui existent, celui de Webster, contenait 80.000 mots dans son édition de 1861. Son édition de 1910 en contient 400.00.
On a calculé qu’un homme cultivé a besoin, pour s’exprimer, de 10.000 mots environ.
Le premier système de langue internationale qui ait eu quelque succès, le Volapük avait un vocabulaire de 1.709 mots. Le vocabulaire de l’Espéranto nombrait en 1887 : 921 mots ; en 1905 : 2.629 mots ; les vocabulaires antérieures en contiennent davantage. L’Idiom Neutral, en 1803, se présente avec un vocabulaire de 4.500 mots et l’Ido, en 1908, en accuse 5.376.
En 1890 Lip Tay montre qu’il existe un vocabulaire de 8000 mots commun à cinq cent millions d’hommes, Par exemple, il existe 1.100 mots communs se terminant en-ion (ou ione), 445 mots se terminant en-or (eur, ore) 340 mots se terminant en-al (ale). En 1915 G Peano, de l’Académia Interlingua établit un vocabulaire de 14.000 termes communs au latin, à l’italien, au français, à l’anglais et l’allemand.
La vérité sur la Civilisation. Un journal allemand, Die Tribune, revient sur le martyre d’un nègre qui fut supplicié dans le sud des Etats-Unis, non loin du Mississipi, et sur lequel la presse des environs est plusieurs fois revenue. Ce malheureux, a raconté, en 1918, The Chatanooga Times, fut attaché à un arbre et brûlé tout vif à l’aide d’une barre de fer chauffée à blanc à un feu allumé tout proche ; tout attaché qu’il était, il essayait d’écarter l’instrument de torture avec ses mains, mais sans y parvenir, comme de juste. Pour corser le supplice, des hommes masqués qui se trouvaient là arrosèrent les plaies avec de l’essence enflammée. En vain, le torturé réclamait qu’on l’achevât d’un coup de feu ; la foule ne répondait à ses supplications que par des railleries et des ricanements.
The Memphis Press du 22 mai 1919 a mentionné que 15.000 hommes, femmes ou enfants assistaient à ce supplice. Lorsque l’homme qui tenait l’essence allumée la versa sur le corps du misérable, il s’éleva j un cri de joie de toute cette masse à la vue de la flamme qui montait. Deux hommes s’approchant du corps pantelant et saignant liai coupèrent les oreilles, un troisième essaya de lui couper un talon. The Vicksburg Evening Post a raconté que les dames de la meilleure société accompagnaient le cortège qui menait l’infortuné nègre à son horrible trépas. Quand son corps tomba sur le sol, la corde qui Je tenait au poteau étant en partie consumée, il y eut une ruée vers ce qui restait de cette corde, une ruée et un combat, et ceux-là s’estimèrent heureux qui purent en emmener chez, aux une parcelle, à titre de « souvenir ».
Croit-on sérieusement que tant que subsistera une mentalité pareille, la paix pourra régner entre les peuples, l’harmonie entre les hommes être autre chose qu’un rêve ?
TRANSLATION
La Bataille contre la théorie de l’évolution.
La théorie de l’évolution subit de durs assauts. Deux savants : Et. tabard, professeur à la Sorbonne, et L. Vialleton, professeur à Montpellier, lui ont porté récemment de nouveaux et terribles coups, le premier au point de vue physiologique, le second au point de vue anatomique.
Selon le premier, il n’y a pas de concordance nécessaire et identique entre la forme et les conditions du milieu ; il n’y a pas de convergences ni de préadaptation, ni de procédés de défense et la sélection ne s’exerce pas dans le sens darwinien, puisque des êtres survivent chez lesquels les modifications ont été désavantageuses et même franchement nuisibles. La mutation elle-même est indifférente, elle ne donne ni avantage ni désavantage. Et les exemples d’abonder. Le homard par exemple est un marcheur, alors qu’il vit dans un milieu que aurait dû faire de lui un nageur. Il y a des criquets se nourrissant de la même manière, les uns pourvus et les autres dépourvus d’ailes. Les larves des cigales ont les mômes pattes ravisseuses que celles de la mante et, cependant, elles ne sont pas carnassières ; les régules, qui sont carnassières comme les mantes et prennent les mouches comme les mantes saisissent leur proie, ne possèdent cependant pas de pattes ravisseuses. Il y a des animaux non mimétiques qui vivent à côté d’animaux mimant et qui ont les mômes ennemis. Il existe d’autres animaux aveugles que les cavernicoles. Les poissons nageurs affectent des formes qui vont de la sphère au cylindre, en passant par la forme lancéolée ou discoïdale. La digestion chez le serpent paraît mal comprise : il ne mastique ni ne broie sa proie, mais l’avale : or, elle ne peut être attaquée par les sucs digestifs qu’une fois la putréfaction quelque peu avancée ; ce mode de digestion est fort dangereux, car il détermine chez l’opticien une torpeur pendant laquelle il est incapable de se défendre. La précocité des amandiers est extrêmement nuisible à l’espèce, etc., etc.
Les premières phases embryonnaires ne sont que des ébauches, sans valeur fonctionnelle, qui ne sauraient être rattachées à aucune forme inférieure quelconque ; la chorée dorsale d’un embryon de mammifère ne rappelle aucunement celle de l’amphioxus ou des poissons primitifs. L’orientation des membres, leur analogie sont signes d’adaptation physiologique, répondant à un certain plan d’organisation, mais on n’en saurait rien déduire quant à des relations de descendance entre les espèces qui les présentent, etc.
Il se peut que Darwin, Lamark et leurs successeurs n’aient pas réussi, dans leurs théories transformistes, à discerner les facteurs réels qui orientent et expliquent révolution. Cela n’a rien à faire avec la théorie de l’évolution elle-même. Il appartiendra à d’autres savants, mieux outillés, mieux documentés, de découvrir les procédés dont la nature s’est servie pour régler la succession des êtres à la surface de la planète.
TRANSLATION
Un dernier mot.
Je ne veux point revenir sur le « Drame d’Etre Deux », mais on se souvient que Mme Aurel avait été présentée ici comme » libertaire ». Or, dans le dernier numéro de « La Mouette » on peut lire que ladite dame de lettres exigeait l’insertion d’une sienne réponse à une critique de son livre « selon la loi récente, en même place et mêmes caractères ». Dieu ou le Diable nous gardent de « libertaires» de cette trempe, vraiment.
TRANSLATION
- E. Armand, “Pour faire réfléchir,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 323 (6 Novembre 1924): 2. (All (5) items uncollected)
- E. Armand, “Pour faire réfléchir,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 338 (21 Novembre 1924): 2. (All (6) items uncollected)
- E. Armand, “Pour faire réfléchir,” Le Libertaire 3e série, 30 no. 350 (3 Décembre 1924): 2. (All (6) items uncollected)
- E. Armand, “Pour faire réfléchir: Science et réligion ; La réflexothérapie,” Le Libertaire 3e série, 31 no. 383 (5 Janvier 1925): 2.
- E. Armand, “Pour faire réfléchir: Le droit maternel en Afrique ; La terre qui vit ; Bourrage des crânes,” Le Libertaire 3e série, 31 no. 384 (6 Janvier 1925): 2.
- E. Armand, “Pour faire réfléchir: Actualités astronomiques ; Un précurseur de la théorie de l’évolution; Une thèse nouvelle ; Un antimilitariste du XVe siècle,” Le Libertaire 3e série, 31 no. 417 (8 Février 1925): 3.
- E. Armand, “Pour faire réfléchir: Alimentation et anarchisme ; Vers la fabrication de la vie ? ; L’influence païenne sur le christianisme ; La lutte contre le froid,” Le Libertaire 3e série, 31 no. 433 (23 Février 1925): 3.
- E. Armand, “Pour faire réfléchir: La fin de la planète,” Le Libertaire 3e série, 31 no. 448 (10 Mars 1925): 2.
- E. Armand, “La phénomène de l’Ionisation,” Le Libertaire 3e série, 31 no. 449 (11 Mars 1925): 2.
- E. Armand, “Pour faire réfléchir,” Le Libertaire 3e série, 31 no. 463 (24 Mars 1925): 2.
La Revue internationale anarchiste (1924-1925):
- E. Armand, “Points de repère: L’art et la civilisation,” La Revue internationale anarchiste 1 no. 1 (15 Novembre 1924): 9-11. [All collected]
- E. Armand, “Points de repère (suite),” La Revue internationale anarchiste 1 no. 2 (15 Décembre 1924): 37. [All collected]
- E. Armand, “Points de repère (suite),” La Revue internationale anarchiste 1 no. 3 (15 Janvier 1925): 66-67. [One item uncollected]
LA VERITABLE ÉDUCATION SEXUELLE
- E. Armand, “Points de repère (suite),” La Revue internationale anarchiste 1 no. 5 (15 Mars 1925): 111-112. [One item uncollected]
Contre la super-nation
- E. Armand, “Points de repère (suite),” La Revue internationale anarchiste 1 no. 6 (15 Avril 1925): 139. [One item uncollected]
Remords
- E. Armand, “Points de repère (suite),” La Revue internationale anarchiste 1 no. 8 (15 Juin 1925): 179-180. [Incorporated into “La Révolution sexuelle et la camaraderie amoureuse.”]